Lancement du débat public sur l'EPR de Penly

C'est une opportunité à saisir, un moment privilégié pour débattre de l'intérêt de construire en France un nouvel EPR », estime Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire chez Greenpeace France. Le débat public sur le projet d'implanter un réacteur EPR à Penly (Seine- Maritime), est officiellement lancé ce mercredi. Douze réunions publiques sont prévues jusqu'au 24 juillet, dont une à Paris début avril. Les associations anti-nucléaires veulent montrer leur détermination en organisant ce mercredi une conférence de presse qui succédera immédiatement, dans la même salle à Rouen, à celle de la Commission nationale du débat public. Des élus du Nouveau Parti anticapitaliste, du Parti de gauche et des Verts doivent se joindre à eux. Et pourtant, les positions divergent quant au bien fondé de participer à ce débat. Le Réseau Sortir du Nucléaire, qui regroupe 872 associations, est lui-même partagé. « Au niveau national, nous ne voulons pas cautionner un simulacre de débat qui ne servira qu'à entériner une décision déjà prise », explique Charlotte Mijeon, porte-parole du Réseau. « Lors du débat sur l'EPR de Flamanville, EDF s'était engagé à ne pas lancer de deuxième EPR avant de disposer du retour d'expérience du premier. Que valent ces promesses ? Mais certains de nos membres ont choisi néanmoins d'y participer. Nous allons donc profiter de cette occasion pour nous exprimer, sans prendre part formellement au débat. » mobilisationUn équilibre délicat qui n'empêche pas ces associations de se mobiliser. « On a l'intention d'être très présent, non seulement dans les réunions, en rédigeant un cahier d'acteurs, en proposant des experts mais également par l'action », indique Yannick Rousselet en faisant allusion à ces démonstrations spectaculaires dont Greenpeace a le secret. Sortir du Nucléaire promet aussi des initiatives, mais n'en dit pas plus. Reste à savoir l'écho que rencontreront ces actions. Se faire entendre dans un pays aussi peu hostile au nucléaire que la France est une gageure pour ces associations. La divulgation par Sortir du Nucléaire, début mars, d'un document interne d'EDF « mettant en cause la sûreté de l'EPR », a été accueillie par une indifférence polie. Très formel, le débat public doit, selon la loi, permettre d'éclairer une prise de décision avant qu'elle ne soit prise. Or, après l'annonce de la construction de ce deuxième EPR en France par Nicolas Sarkozy début 2009, seules certaines modalités ne sont pas arrêtées. Dont, en premier lieu, l'identité du futur exploitant. Le débat va examiner deux hypothèses : l'exploitation confiée à EDF ou à un consortium mené par EDF (50 % + 1 voix) aux côtés de GDF Suez et Total (33,3 %), les 16,6 % restants étant partagés entre E.ON et Enel. Après une enquête publique en 2011, la décision définitive de construire ce réacteur ne devrait pas intervenir avant 2012.
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