Cref : les victimes veulent une réparation morale

Les parties civiles dans le procès pénal des anciens administrateurs de la Mutuelle des retraites de la fonction publique (MRFP) gérant le Cref ont été entendues mercredi. Elles attendaient depuis longtemps ce moment puisque cette affaire du fonds de retraite complémentaire facultatif de fonctionnaires tombé en déconfiture financière remonte à 2001. Les huit prévenus, parmi lesquels l'ancien ministre des Affaires sociales René Teulade, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de confiance au terme de 10 ans de procédure. « Nous attendons la vérité sur la gestion des dépenses des administrateurs, c'est symbolique mais révélateur de la gestion déplorable qu'ils ont eu de la mutuelle », déclarait à La Tribune, en marge du procès, Josée Rivaux, qui s'est constituée partie civile par l'intermédiaire du collectif CIDS qui regroupe 5500 victimes. Même son de cloche chez Claude Salort, le président du CIDS qui demande « une réparation d'ordre moral ». « Rigueur et dévouement »Il est, entre autres, reproché aux accusés d'avoir augmenté les cotisations au milieu des années 1990, justifiant cela par l'obligation de s'adapter aux directives européennes de 1992 qui plaçaient sur le même plan les mutuelles et les compagnies d'assurance. Elles obligeaient la mutuelle à réviser la totalité de ses contrats. Les gérants auraient provisionné des montants bien inférieurs à ceux nécessaires. Ils auraient compensé en augmentant les cotisations et en attirant des nouveaux adhérents avec des contrats à rendements élevés mais en réalité impossible à assumer à long terme par la mutuelle. Tout cela alors qu'au même moment, les administrateurs se seraient octroyés des avantages. « Ils font valoir aujourd'hui leur rigueur de gestion et leur dévouement alors qu'ils menaient à l'époque un train de vie somptuaire au frais des petits épargnants. C'est de l'incompétence totale », ajoute Josée Rivaux. Les avocats des administrateurs ont axé en partie leur argumentation sur l'absence de corrélation entre les faibles retraites perçues par les épargnants aujourd'hui et les « indemnisations » (en fait, leur rémunération) des administrateurs entre 1992 et 2000. Ils ont par ailleurs souligné que les délégués élus par les adhérents de la mutuelle avaient en 2000 reconduit les émoluments des administrateurs - soit 10.000 francs par mois - alors qu'ils avaient pris connaissance d'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui dénonçait des détournements de fonds. Ceux qui avaient lu ce rapport « étaient aveuglés par la confiance qu'ils avaient envers les administrateurs » a tenté d'expliquer Claude Salort à la barre. Mathias Thépot
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