Nicolas Sarkozy confronté à la fronde à l'UMP

« Si on continue comme ça, si on ne change pas de cap, en 2012, ce sera 2002 à l'envers. Le candidat PS arrivera en tête, le Front national sera derrière et nous, nous serons éliminés ». à sa sortie de la « thérapie de groupe » des députés UMP, mardi matin à l'Assemblée, le Parisien Bernard Debré ne cache pas sa colère. Après la débâcle des élections régionales, les élus de la majorité n'ont pas mâché leurs mots pendant une réunion houleuse de plus de deux heures, d'abord à huis clos puis en présence de François Fillon et de ses ministres. Parmi les principaux griefs exprimés contre l'exécutif : le « style » du président, le « manque de lisibilité des réformes », le « fouillis », l'« ouverture ». Et la taxe carbone, un engagement majeur de Nicolas Sarkozy, dont les députés UMP estiment avoir « eu la peau ». Tout comme ils jugent que la réforme territoriale ne pourra désormais se faire selon le voeu du chef de l'état. François Fillon a pourtant souligné qu'il ne fallait « pas arrêter les réformes car les Français ne nous le demandent pas ». Si le Premier ministre a bénéficié d'une « standing ovation » des élus UMP, on a même entendu un député lancer « Fillon président », le chef de l'Etat a fait l'objet de vives critiques, retransmises à la presse en temps réel via Twitter ou des « SMS ». « Empathie »Selon plusieurs de ses collègues, Michel Raison, un député proche de Dominique de Villepin, a été le plus applaudi lorsqu'il a appelé Nicolas Sarkozy à « plus d'empathie et moins de cordons de sécurit頻 lors de ses déplacements en province. à l'inverse, le député sarkozyste Richard Mallié a été interrompu par un véritable chahut lorsqu'il a essayé d'expliquer que la défaite des régionales n'était « pas si grave ». Même le remaniement n'a pas trouvé grâce aux yeux des élus UMP. Nicolas Sarkozy a tenté de répondre au malaise de la majorité en faisant entrer au gouvernement un chiraquien (François Baroin), un villepiniste (Georges Tron) et un centriste (Marc-Philippe Daubresse). « Les villepinistes ne sont pas entrés au gouvernement avec Georges Tron tout comme les socialistes n'étaient pas entrés au gouvernement avec éric Besson », a asséné le député du Morbihan, François Goulard. Jean-François Copé a, pour sa part, assumé son rôle de « régulateur ». Le président du groupe UMP, qui a rencontré Nicolas Sarkozy à deux reprises lundi, a souligné qu'il était « nécessaire de crever les abcès », mais qu'il ne fallait pas pour autant « brûler la maison ». Le député-maire de Meaux réunira lundi prochain les 317 députés UMP en présence de François Fillon lors d'« une journée parlementaire exceptionnelle » consacrée à la définition d'un nouveau « pacte majoritaire » pour les deux ans qui restent jusqu'à l'élection présidentielle de 2012. Il a souhaité que ce pacte s'appuie sur « trois piliers : les réformes vitales, comme les retraites et la réduction des déficits, l'emploi et la justice sociale, la sécurité et les valeurs de la République ». Mais Jean-François Copé n'a apparemment pas suscité l'enthousiasme de ses troupes quand il a annoncé que les députés seraient reçus à l'élysée par Nicolas Sarkozy mercredi prochain. Hélène Fontanaud
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