La bataille de la VOD fait rage aux Etats-Unis

"Chérie, le film iranien que tu voulais voir est sorti aujourd'hui, on y va ?" -- "Lequel ?" -- "No One knows about persian cats." -- "Non, je suis crevée, on n'a qu'à le regarder à la télévision : il est disponible depuis deux jours sur la chaîne IFC in Theater". Commençant à peine à s'imposer en France, la video on demand (VOD) est entrée dans les moeurs, une dizaine d'années après son lancement aux Etats-Unis. Les ménages américains sont habitués à cette chronologie devenue classique pour le cinéma : un film sort simultanément en salles et en VOD, puis, quatre mois plus tard, en DVD. Mais, comme dans l'exemple cité plus haut, il arrive même que la VOD précède la sortie en salles. Les Américains paient généralement 5,99 dollars pour louer un film récent en VOD et 1,99 dollar pour un film plus ancien. 350 millions de visionnage par mois pour ComcastAlors que les ventes de DVD reculent, les studios de Hollywood voient dans la VOD un nouveau relais de croissance. La Fox a enregistré un bond de 33% de ses locations à la demande en 2003. Les câblo-opérateurs profitent aussi du phénomène : le leader Comcast affiche 350 millions de visionnages par mois, films et séries télévisées confondues. Une concurrence féroce entre studios et vidéos clubs e ligneSelon IDC, le marché américain va exploser au cours des prochaines années : le cabinet de conseil anticipe une croissance annuelle des revenus tirés de la VOD de 21,2% par an, pour atteindre 5,5 milliards de dollars à l'horizon 2013, contre 2,1 milliards en 2008.Malgré ce dynamisme, les studios de Hollywood s'inquiètent de la concurrence que leur livrent Netflix, le géant de la location de DVD par correspondance, et Redbox, le vidéo-club en self-service qui s'est rapidement imposé aux Etats-Unis. Le catalogue des clubs est plus étoffé que l'offre en VOD. En outre, Netflix propose de plus en plus de films en "streaming" (la vidéo en diffusion continue sur Internet, sans téléchargement).Une campagne publicitaire de 30 millions de dolars pour la VODPour tenter de contrer Netflix et Redbox, les câblo-opérateurs proposent un nombre croissant de films le même jour qu'en salle. Au total, 60 sorties en "day and date" ont eu lieu au premier trimestre de 2010. Huit groupes du secteur (Comcast, TimeWarner Cable, Cox...) viennent toutefois de s'associer pour lancer une campagne publicitaire de 30 millions de dollars afin de sensibiliser un peu plus les Américains à la VOD.Car, si le marché progresse, il pourrait se porter mieux encore. D'après IDC, seuls 53,5% des Américains auront accès à des offres à la demande via leur abonnement au câble à la fin 2013, contre 32,7% fin 2008.Le câblo opérateur Comcast croise le fer avec le site gratuit HuluComcast a engagé une lutte sans merci avec le site Hulu, qui passe des accords avec les producteurs de télévision et les studios de cinéma avant de diffuser gratuitement clips, épisodes et films, accompagnés de publicités dont il partage les revenus avec ses fournisseurs de contenus. En reprenant NBC Universal, Comcast s'est retrouvé à la tête de 30% de Hulu auquel il entend, selon les médias américains, imposer son modèle payant à la demande, au moins pour une partie de son offre. La bataille de la VOD risque donc de s'intensifier au cours des prochains mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.