HSBC part à l'assaut d'une banque sud-africaine

Cela faisait plus d'un mois que la rumeur courait et HSBC a levé le doute en annonçant lundi matin l'ouverture de négociations exclusives avec Old Mutual pour racheter sa part dans la banque Nedbank. L'assureur anglo-sud-africain, sur la voie du désendettement, détenait au 30 juin 51,5 % du capital de la quatrième banque d'Afrique du Sud (une des « Big Four »). HSBC souhaite racheter jusqu'à 70 % du capital de la banque sud-africaine (aujourd'hui valorisée 7,7 milliards d'euros) et envisage également de récupérer des parts d'actionnaires minoritaires. « Il reste toutefois un long chemin à parcourir », souligne-t-on chez HSBC, car l'accord de l'autorité sud-africaine de régulation du secteur bancaire reste encore à obtenir et le dossier pourrait prendre du temps. Le rapprochement entre HSBC et Nedbank fait sens à plus d'un titre. D'un point de vue financier, les ratios de solvabilité de Nedbank sont assez comparables de ceux de HSBC, en particulier pour le Tier 1 de Nedbank qui s'établissait à 11,5 %, en 2009, en forte progression depuis 2004. Stratégiquement, Nedbank pourrait devenir la tête de pont d'HSBC en Afrique (« La Tribune » du mardi 3 août) et lui permettre de consolider ses positions en Algérie, en Libye, à Maurice, en Afrique du Sud ou encore au Sri Lanka. Le cas de l'Egypte reste à part, avec une implantation plus historique et plus profonde.matières premièresL'opération ressemble, en tout cas, à celle menée par Barclays qui, en 2005, avait mis la main sur une autre « Big Four » sud-africaine, Absa.Standard Chartered, compatriote d'HSBC, a également tenté de racheter Nedbank. Précisément pour les mêmes raisons. Les deux banques britanniques, qui émettent notamment des billets de banque hongkonghais, réalisent désormais la majorité de leur bénéfice en Asie (58 % pour HSBC au premier semestre, 75 % pour Standard Chartered) et entendent participer au développement de liens commerciaux entre la Chine industrielle et l'Afrique aux nombreux gisements de matières premières. Comme le souligne un porte-parole de HSBC, « les perspectives sud-africaines n'ont jamais été aussi belles. 30 % des exportations sont destinées à l'Asie et la Chine est son premier partenaire commercial » . En contrôlant Nedbank et en promouvant le développement du commerce sino-sud-africain, la banque britannique pourra dès lors entrer en concurrence frontale avec la chinoise ICBC. Cette banque, première capitalisation boursière au monde, a vu ses activités fortement augmenter avec la première puissance africaine depuis le rachat de 20% de Standard Bank, la première des quatre grandes sud-africaines et leader sur le continent africain.De nombreuses personalités du milieu financier sud-africain, dont le président de la Standard Bank, sont actuellement en Chine, à l'occasion de la visite d'État du président Jacob Zuma qui se tient dès aujourd'hui et jusqu'à jeudi. La signature de nombreux accords commerciaux devrait intervenir.
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