La SNCF prépare la révolution de son fret

Une révolution. C'est ainsi que le toujours sémillant patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a présenté hier la nouvelle réforme de son activité de fret ferroviaire. Selon un proche de l'opérateur national, il s'agit en tout cas du « plan de la dernière chance », les autres tentatives ayant échoué. Guillaume Pepy et Pierre Blayau, patron de la branche transports et logistique, ont détaillé hier ce « schéma directeur pour un nouveau transport écologique de marchandises opéré par la SNCF », que le conseil d'administration avait examiné le matin même. Objectif : atteindre l'équilibre du fret ferroviaire en 2013, alors que cette activité va encore alourdir ses pertes cette année. « Nous voulons faire plus de trains de marchandises dans des conditions économiques raisonnables », a affirmé Guillaume Pepy. Aujourd'hui, seuls 50 % des tarifs de Fret SNCF sont dans le domaine de pertinence ferroviaire.La pression pour réussir est forte. Le fret ferroviaire est devenu une vraie priorité nationale et le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu'il allait lui consacrer une enveloppe de 7 milliards d'euros. La SNCF pour sa part va investir 1 milliard d'ici à 2015 dans les produits « qui vont construire du report modal ». Le schéma directeur, qui mobilise les équipes depuis neuf mois, s'articule autour de neuf points et doit permettre de « changer d'approche et d'ambition sur le fret », selon Guillaume Pepy.développer les offresIl s'agit notamment de développer l'offre de trains massifs à l'échelle européenne. Quatre entités, mais que l'on peut facilement assimiler à des filiales, seront créées pour les produits agricoles et produits de carrière, le charbon et les flux sidérurgiques, les hydrocarbures et l'automobile, ainsi qu'un transporteur spécialisé sur l'axe nord-sud. « L'activité train massif est rentable. Nous n'acceptons pas les filialisations de produits non déficitaires », prévient déjà Jean-Daniel Bigarne de l'Unsa Cheminots. « S'il y a véritablement filialisation, nous irons au conflit », poursuit-il. Dès l'an prochain, la SNCF entend aussi abandonner une très large part de son activité de wagons isolés (40 % du chiffre d'affaires de Fret SNCF mais 70 % de ses pertes). L'objectif est de massifier ce qui peut l'être et de créer un service sur mesure pour les clients du wagon isolé, spécialisés dans les produits lourds et dangereux. Certains chargeurs n'en demeurent pas moins inquiets face à ces décisions et craignent, avec cette contraction de l'activité wagon isolé, une augmentation importante de camions sur la route. « Il y aura peut-être un léger transfert vers la route », indique Pierre Blayau. Mais il devrait notamment être compensé par le développement de l'offre en matière d'autoroutes ferroviaires. La SNCF ambitionne ainsi de mettre en ?uvre quatre autoroutes ferroviaires à l'horizon 2015. Longtemps réticente à cette idée, la SNCF accepte enfin de développer les TGV de fret, même si cela s un certain temps.Tout n'est pas encore calé, notamment sur les aspects sociaux du projet. Une nouvelle table ronde est fixée au 5 octobre. nL'activité est devenue une vraie priorité et le gouvernement a annoncé qu'il allait lui consacrer une enveloppe de 7 milliards d'euros.
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