BAE Systems a plus à gagner que EADS dans une fusion...

A qui profite la fusion BAE Systems/EADS ? Au groupe britannique principalement. Même EADS le dit sans le dire. \"C\'était l\'occasion ou jamais de faire cette opération\", évoquent souvent des sources proches du dossier. En dépit d\'un rachat par EADS qui devra payer une prime de contrôle - d\'où cette parité 60-40 -, BAE Systems et ses salariés s\'achètent finalement un très joli avenir industriel et commercial en se jetant dans les bras du groupe européen. Car EADS a continué à faire l\'effort d\'investir dans le renouvellement de la gamme Airbus (A380, A350, A400M), des hélicoptères avec les prototypes X2 (successeur du l’Ecureuil), X3 (démonstrateur d’un hélicoptère hybride),  X4 (successeur du Dauphin), X6 (successeur du Super Puma), et enfin des satellites (Astrium). Ce qui permet au groupe européen d\'afficher un très impressionnant carnet de commandes de 551,7 milliards d\'euros à fin juin 2012 contre... à peine 50 milliards d\'euros pour BAE Systems.EADS, un rééquilibrage des activités civiles et militairesBien sûr, EADS a quelques intérêts dans ce rapprochement. En cas de succès, cette opération lui permettrait notamment de rééquilibrer ses activités civiles et militaires (Airbus représentait encore 67 % du chiffre d\'affaires d\'EADS fin 2011 et 63,4 % sans Airbus Military), de se renforcer très sérieusement aux Etats-Unis où BAE Systems réalise environ la moitié de son chiffre d\'affaires et enfin de profiter du florissant cash-flow dans les activités services récurrentes du groupe britannique dans la défense. Mais en terme de programmes, BAE Systems offre beaucoup moins de perpectives à long terme que EADS en raison de moindres investissements.BAE Systems en retrait dans l\'aéronautique de combatLe groupe britannique continue de jouer un rôle important dans l\'aviation de combat. Mais avec un bémol. En partenariat avec EADS (46 % du programme Eurofighter Typhoon), BAE Systems (33 %) a développé cet avion de combat, qui a été souvent battu par le Rafale... En revanche l\'avion d\'entrainement Hawk, qui a été modernisé, est bien sorti des bureaux d\'études de British Aerospace (devenue BAE Systems)... au début des années 70. Enfin, BAE Systems est partenaire dans le programme américain F-35, qui accumule les déboires technologiques... et financiers. Pas de quoi pavoiser pour un groupe qui était leader dans les années 70 dans l\'aéronautique de combat.BAE Systems touché par les retraits d\'Irak et d\'AfghanistanDans le domaine terrestre, BAE Systems Land and Armaments a pris une ampleur à partir de 2004 à la suite de rachats de deux entreprises, l\'une britannique (Alvis Vickers), l\'autre américaine (United Defence Industries). Aujourd\'hui, BAE Systems fabrique notamment pour le compte de l\'armée britannique le char de combat Challenger II, l\'obusier M777 howitzer et le véhicule de commandement et liaison Panther. Il fournit à l\'armée américaine entre autres les véhicules de combat de la famille Bradley (M2 et M3). Des activités qui vont décliner avec la décision des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne de se retirer d\'Irak et d\'Afghanistan... à l\'exception d\'un nouveau conflit projetant des forces terrestres. Enfin, les grands projets navals comprennent les sous-marins nucléaires de classe Astute, qui ne sont pas exportables, ainsi que, au travers de BVT Surface Fleet, le destroyer anti-aérien type 45 ainsi que les porte-avions de classe Queen Elizabeth. BAE Ssytems produit aussi le Mark 41 Vertical Launching System, un système de lancement vertical employé notamment par la US Marine. 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.