à Pittsburgh, Sarkozy veut du concret

Nicolas Sarkozy s'est placé hier soir dans l'avant-garde des dirigeants qui veulent que le sommet du G20 aboutisse à Pittsburgh à « des résultats concrets », un an après le début de « la crise la plus grave depuis celle de 1929 ».Plus que jamais décidé à apparaître comme l'inspirateur de la lutte contre un « capitalisme devenu fou », le chef de l'État a détaillé, dans une interview réalisée à New York par TF1 et France 2, les axes d'une « nouvelle régulation financière et économique ». Le président français a reconnu que les pays du G20 « se bagarraient » sur la réglementation des bonus bancaires. Un accord n'a « pas encore » été trouvé, a précisé Nicolas Sarkozy. « Nous voulons clairement que le montant des bonus soit plafonné en fonction, par exemple, d'un pourcentage du chiffre d'affaires, d'un montant de fonds propres », a-t-il dit. Si « l'Europe s'est mise d'accord sur la position de la France et de l'Allemagne, [?] le cheminement est long », a ajouté le chef de l'État en référence aux réserves américaines. « On ne peut pas tout focaliser sur le bonus, mais c'est quand même la partie visible de l'iceberg », a insisté Nicolas Sarkozy en soulignant qu'il ne s'inscrivait pas « dans une stratégie de l'échec » sur ce dossier.président d'un grand paysLe chef de l'État s'est toutefois refusé à incriminer Barack Obama, qu'il a décrit comme un homme « courageux », qui est « en avance par rapport à son pays ». Il a estimé qu'il n'y avait « pas de concurrence » entre eux. « Je sais quelle est ma place, je suis le président d'un grand pays. Il est le président de la première force économique du monde, [?] Comment voulez-vous que je lui reproche de se battre pour défendre les intérêts de son pays alors que c'est ce que je fais pour le mien ? »Nicolas Sarkozy est revenu sur les événements survenus depuis un an, jugeant que, face à « un tsunami qui a menacé de tout emporter, [?] il fallait bien qu'on réagisse ». Il a vanté l'action de la France, qui « avec l'Europe » a eu l'idée du G20. « Des G20, il y en aura d'autres », a assuré le président français en affirmant que l'ère des paradis fiscaux et du secret bancaire était « terminée ». Il a souhaité que les pays du G20 prévoient à Pittsburgh des sanctions contre les territoires non coopératifs. Le chef de l'État a par ailleurs appelé les pays du G20 à ne « pas abandonner leur politique de relance ». Il a indiqué qu'il allait examiner après le G20 s'il y avait « matière à faire une régulation de l'activité bancaire en France ». Interrogé sur la crise du lait, le chef de l'État a annoncé « un projet de loi d'orientation agricole » avant la fin de l'année.Attaché à convaincre les Français de son engagement plein et entier dans ce combat contre la crise, Nicolas Sarkozy a confié qu'il ne pensait pas à une candidature en 2012. « J'ai deux ans et demi devant moi de travail harassant. Est-ce que vous croyez vraiment que la question se pose ? [?] J'ai toujours été sincère dans ma vie politique. [?] Je rêvais d'être président mais le rêve de mon hypothétique réélection n'est vraiment pas dans ma tête », a-t-il assuré.
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