Les régions menacent le sauvetage des « cajas »

ESPAGneLe Frob, le fonds de restructuration bancaire créé en juillet dernier par le gouvernement espagnol, est-il en péril ? Son futur, en tout cas, pourrait devenir incertain si quatre gouvernements régionaux (deux socialistes, ceux de Catalogne et d'Andalousie, et deux conservateurs, ceux de Madrid et de Galice) décident, comme ils l'ont annoncé, de déposer un recours contre le fonds devant le Tribunal constitutionnel. Motif : le Frob, assurent-ils, ne respecte pas les prérogatives des régions, et notamment le virtuel droit de veto dont elles disposent pour empêcher les fusions entre « cajas » (caisses d'épargne) de régions différentes. Un droit de veto que la loi instaurant le Frob permet de supprimer ? une grande « première » en Espagne ? dans le cas des caisses ayant recours aux aides publiques. Pour éviter une bataille juridique incertaine, le vice-président du gouvernement central, Manuel Chaves, vient d'annoncer qu'il allait se réunir en toute hâte avec les régions rebelles pour tenter de les dissuader.Les gouvernements régionaux avaient jusqu'ici réussi à limiter les fusions entre « cajas » (en Catalogne et en Andalousie notamment) à l'intérieur de leurs « frontières » respectives. Mais le cas de Caja Castilla la Mancha (CCM), récemment mise sous tutelle, va modifier la donne : la Banque d'Espagne est en faveur de son absorption par une autre entité, une opération qu'aucune « caja » de la même région n'est toutefois en mesure de réaliser. Les caisses prêtes à venir à la rescousse de CCM ? et surtout à recevoir les aides publiques liées à l'opération ! ? sont originaires, notamment, du Pays basque et d'Andalousie.redondancesLes gouvernements régionaux craignent que le précédent de CCM ne fasse école, et que les fusions interrégionales entre « cajas » ne se généralisent. D'autant que ce sont les plus utiles du point de vue économique : les réseaux des caisses d'une même région, en revanche, sont généralement superposables, leur fusion créant ainsi des redondances. D'où la récente « sortie » de Juan Ramón Quintás, le président de la CECA, la confédération des « cajas », qui accusait il y a quelques jours les gouvernements régionaux d'être des « organes perturbateurs » qui « freinent les possibilités de fusions les plus nécessaires ».Thierry Maliniak, à Madrid
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