Chavez tente de calmer la grogne avant les législatives

Des bons pour acheter un aspirateur ou un poste de télévision moins chers, des voitures vendues à prix cassés, et même un programme de vacances de rêve pour les plus démunis : le président Hugo Chavez ne recule devant rien pour tenter d'endiguer la grogne qui monte au Venezuela, à la veille des élections législatives, qui se tiendront dimanche dans ce pays producteur de pétrole d'Amérique latine. Le leader de la révolution bolivarienne le sait : ce scrutin est une sorte de référendum pour lui et son parti, alors que la majorité des 28 millions d'habitants souffre. Entrée en récession en 2009, l'économie vénézuélienne n'en est toujours pas sortie : le PIB s'est contracté de 1,9 % au deuxième trimestre de cette année, et surtout, l'inflation, fléau traditionnel dans la région, a dépassé les 30 % au printemps, le plus haut niveau d'Amérique latine. Sans oublier la violence endémique, les queues pour trouver un bus ou encore, en particulier l'été dernier, les coupures d'eau et d'électricité. Alors que sa popularité est tombée à 40 % de satisfaits, le truculent président n'a pas l'intention de voir son parti perdre sa majorité au Parlement. Sa stratégie de campagne, baptisée « opération démolition » - visant à détruire l'opposition - pourrait réussir. Certes, son parti, censé mener une révolution de gauche, a perdu des postes clés dans les gouvernements provinciaux et à la mairie de Caracas, lors des derniers scrutins. Mais face à une opposition divisée, sans grand leader et qui avait boycotté les législatives de 2005, il pourrait encore l'emporter. De quoi ouvrir la voie à un nouveau mandat présidentiel, en 2012. Élu une première fois en 1998, l'ancien parachutiste putschiste a non seulement réussi à se faire réélire déjà deux fois, et s'est fait autoriser, par référendum sur la constitution, en février 2009, autant de mandats qu'il le souhaite... S'il réussi son pari, il est probable que le programme de nationalisations, déjà en marche depuis 2007 dans le secteur pétrolier, mais aussi le ciment, la sidérurgie, les télécoms ou l'électricité, se poursuive. Quant à la compagnie pétrolière nationale, PDVSA, elle dépense sans compter la manne des hydrocarbures pour la politique sociale du président, dans un pays où plus de 37 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Elle vend également de l'essence à un prix dérisoire pour faciliter la vie des électeurs. Les prochaines nationalisations d'Hugo Chavez  ? L'alimentation, pour offrir des denrées moins chères, et le secteur bancaire.
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