Pourquoi l'EPR d'Areva est-il éliminé de l'appel d'offres tchèque ?

Luc Oursel va avoir du mal à tenir son objectif, fixé fin 2011, de vendre 10 EPR d\'ici 2016. Non seulement Areva a été éliminé d\'un des rares appels d\'offres nucléaire en cours en Europe, mais cette exclusion fournit l\'occasion à ses concurrents de faire planer le doute sur son offre. Ainsi un quotidien de Prague, Lidove Noviny, cite des sources anonymes selon lesquelles Areva a notamment refusé de s\'engager sur un prix fixe et sur la date de l\'achèvement de la construction des EPR qu\'il propose. Des critiques qui font écho aux déboires des deux chantiers d\'EPR en France et en Finlande où les délais de construction et les budgets ont doublé (de 3 à 6 milliards d\'euros).Des raisons \"de caractère fondamental\", selon CEZ\"Les Français n\'ont pas répondu à un grand nombre de questions et ont même demandé avec étonnement pourquoi CEZ les pose\", lit-on dans le journal tchèque. Majoritairement détenu par l\'Etat tchèque, l\'élecricien CEZ (Ceske Energeticke Zavody) avait annoncé l\'exclusion d\'Areva le 5 octobre, affirmant que le groupe français n\'avait \"pas satisfait dans son offre aux exigences légales\" pour construire ces deux tranches. Selon le porte-parole de l\'électricien CEZ Ladislav Kriz, les raisons de l\'exclusion sont \"de caractère fondamental\". \"Nous avons été surpris par cette décision, fondée sur des considérations juridiques, très inhabituelles dans ce type d\'appels d\'offre internationaux et à ce stade de la procédure\", avait déclaré dans ce contexte le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Vincent Floréani.Des \"objections détaillées\"Le groupe nucléaire français, qui affirme « avoir répondu à toutes les demandes faites par CEZ », a remis vendredi 19 octobre à CEZ ses \"objections détaillées\" pour contester cette décision. L\'électricien a dix jours pour les examiner. Areva, qui proposait deux réacteurs EPR de troisième génération d\'une puissance totale de 3.300 mégawatts, était en compétition avec l\'Américain Westinghouse (contrôlé par le Japonais Toshiba) et le consortium formé par les sociétés russes Atomstroïexport et Gidropress avec le Tchèque Skoda JS (contrôlé par le Russe OMZ).\"Areva était le concurrent le plus dangereux\"« Je pense que Areva était un concurrent plus dangereux pour nous que le consortium mené par Westinghouse », a déclaré à Prague un directeur de Skoda au bulletin spécialisé Nucleonics Week. « Areva est une compagnie européenne avec des EPR en construction en Europe. Elle connaît précisement les exigences des normes et des standards européens. Leur EPR est déjà certifié pour une utilisation en Europe ». Décision finale attendue fin 2013Les trois candidats à l\'appel d\'offres, évaluée entre 8 et 12 milliards d\'euros, ont déposé leur offre formelle début juillet. La décision finale est attendue fin 2013 et les nouvelles tranches de Temelin devraient être opérationnelles vers 2025. La centrale de Temelin (sud-ouest de la République tchèque) est aujourd\'hui dotée de deux réacteurs VVER à eau sous pression de conception russe, d\'une puissance de 1.000 mégawatts chacun, fabriqués par le Tchèque Skoda et munis de systèmes de sûreté et de contrôle de Westinghouse. 
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