Après le choc financier, le chômage

ocialC'est ce soir, quelques heures avant le réveillon, que sera connu le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en novembre. Un chiffre très attendu après la forte augmentation enregistrée au mois d'octobre qui faisait suite à cinq mois de hausse modérée du chômage. Avec 2,6 millions de demandeurs d'emploi en catégorie A, la France termine mal l'année. Car, si l'on ajoute les personnes ayant une activité réduite, ce chiffre approche les 3,8 millions de personnes en métropole, et a franchi la barre des 4 millions avec les départements d'outre-mer. Ces mauvais chiffres ne sont pas une surprise compte tenu de l'ampleur de la crise. Le chômage reste le premier sujet de préoccupation et de mécontentement des Français même si, au fil des mois, les mobilisations à l'appel des syndicats très suivies au début de l'année se sont ensuite essoufflées.Pour autant, les prévisions sont moins mauvaises que prévu, en raison notamment de la reprise de l'activité amorcée au deuxième trimestre 2009, mais également des mesures anticrise décidées par le gouvernement et relayées sur le terrain par le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez. Au troisième trimestre 2009 (dernier chiffre disponible), le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) était stable à 9,1 % en métropole (9,5 % avec les DOM).Dans sa note de conjoncture publiée le 17 décembre, l'Insee table pour le quatrième trimestre 2009 sur un taux de chômage de 9,4 % (9,8 % avec les DOM), alors qu'il voyait la France au-delà de 10 % de chômeurs dès Noël. Pour Éric Heyer, directeur adjoint à l'OFCE (lire aussi interview), « la stabilité du chômage au troisième trimestre s'explique par le fait que des licenciés économiques qui sont en contrat de transition professionnelle (CTP) ou en contrat de reclassement personnalisé (CRP) ne sont pas comptabilisés comme demandeurs d'emploi ». Il pointe également « la baisse du taux d'activité et du taux d'emploi » résultant de la sortie du chômage de « demandeurs d'emploi découragés ». Des personnes qu'on retrouvera tôt ou tard dans les statistiques de Pôle emploi.l'industrie trinqueDurant cette année noire, les jeunes ont été une fois encore les plus touchés. Le taux de chômage des actifs de 15-24 ans, qui était reparti à la hausse dès le début de 2008, grimpe ainsi de 6,2 points entre le premier trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009, alors que la hausse du chômage des adultes de 25 à 49 ans a été plus tardive et moins importante (+ 1,7 point). Au troisième trimestre de cette année, le taux de chômage des jeunes actifs atteint ainsi 23,8 %, tandis que celui des 25 à 49 ans s'établit à 8,2 %.Au total, 2009 rayera de la carte un nombre record de 451.000 emplois salariés du secteur marchand, le plus sensible à la conjoncture, au premier rang duquel se trouve l'intérim et l'industrie. C'est moins que ce que craignait l'Insee (? 700.000), mais tout de même trois fois plus qu'en 2008 (? 145.000). 2010 ne sera pas aussi mauvaise que 2009. Mais l'Insee prévoit tout de même 126.000 destructions d'emplois au premier semestre 2010 et, a priori, moins au second. Seul le secteur dit « non marchand » (établissements privés de la santé, de l'action sociale ou de l'éducation) tire son épingle du jeu. Dynamique, il crée toujours de l'emploi. L'Insee prévoit ainsi 9.000 créations de postes début 2010, après 63.000 en 2009 et 30.000 en 2008.
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