La grande distribution américaine se démène

Jusqu'au réveillon de Noël et pendant les jours qui lui succéderont, la grande distribution américaine restera sur le pied de guerre. Le week-end dernier, une gigantesque tempête de neige s'est abattue sur la côte Est des États-Unis alors que selon le cabinet BIGresearch, 53 % des Américains n'avaient pas encore achevé leurs achats de fin d'année. Malgré les intempéries, la Fédération nationale des détaillants (NRF) n'a pas révisé sa projection pour les ventes du secteur de novembre et décembre : elles devraient reculer de 1 %, à 437,6 milliards de dollars. Pour « sauver » leur saison des fêtes, de grandes enseignes comme Walmart ? dont 2.750 « supercenters » fonctionnent 24 heures sur 24 ? ont prévu de laisser les portes de certains de leurs magasins ouvertes jusqu'à 20 heures, le 24 décembre.stock adaptéLe relatif retard pris par les consommateurs américains dans leurs achats de Noël est dû à leur déception. Contrairement à l'an dernier, le secteur a pour l'instant limité ses promotions grâce à une politique de stock adaptée à la conjoncture et à l'assèchement du crédit à la consommation. En attendant Noël, cap après lequel les prix devraient commencer à reculer en rayons, les consommateurs se sont tournés vers Internet où les acteurs traditionnels de la grande distribution se livrent cette année à une guerre des prix sans précédent. Les poids lourds du secteur (Target, Toys R Us, Best Buy?) y proposent des promotions plus importantes qu'en magasins. Il s'agit de s'imposer sur ce marché qui, en 2008, n'a représenté que 6 % des ventes au détail aux États-Unis mais qui progresse inéluctablement. Au cours des « 48 premiers jours de la saison des fêtes, 24,8 milliards de dollars ont été dépensés en ligne. C'est de 4 % de plus que l'an dernier », souligne le cabinet comScore.Leader de la distribution traditionnelle mais numéro deux sur Internet, Walmart veut à terme détrôner Amazon.com, le numéro un en ligne. Dès octobre, Walmart.com a lancé les hostilités en baissant le prix de livres, puis celui de DVD, de jouets et d'appareils électroniques. Un assaut auquel Amazon.com a systématiquement répliqué, parfois dans la même journée, et auquel leurs concurrents, dont le numéro deux américain de la distribution Target, ont dû répondre en alignant leurs tarifs. Cette guerre est aussi livrée sur le front de la livraison, proposée à prix réduit, la journée même, voire gratuitement.Walmart.com a encore un long chemin à parcourir avant de rattraper Amazon. Selon la revue « Internet Retailer », son activité en ligne s'est inscrite à 1,7 milliard de dollars en 2008 alors que les ventes d'Amazon se sont élevées à 19,2 milliards. Pour l'instant, les victimes collatérales de ce conflit sont surtout les distributeurs dont la présence sur la Toile est faible. Les chaînes de librairie Barnes & Noble et Borders ont demandé au département de la Justice d'enquêter sur les politiques de prix « prédatrices » de Walmart, Amazon et Target.Éric Chalmet, à New York
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