Le gouvernement russe tente d'enterrer les « monovilles »

dustrieLe gouvernement russe a dévoilé mardi un programme visant à diversifier l'économie de 26 « monovilles », ainsi appelées parce que les municipalités en question dépendent d'une seule usine. Près de 600 millions d'euros d'aides vont être attribués à ces municipalités, dont une moitié sous forme de subventions et l'autre sous forme de crédits sur trois ans.La Russie compte au total 460 de ces monovilles. Toutes ont été érigées à l'époque soviétique, bien souvent par des détenus, bien souvent au milieu de nulle part et sans réflexion sur leur viabilité à long terme. L'effondrement de la production industrielle, qui a suivi de près celui de l'URSS, a plongé la majorité de ces villes dans une situation économique et sociale catastrophique. Le fait que l'économie nationale russe se soit rapidement concentrée sur l'exportation de matières premières n'a rien arrangé. Il n'existe pratiquement pas de tissu de PME capable « d'éponger » les salariés restés sur le carreau. La crise, qui a provoqué une contraction de 8,5 % du PIB russe cette année et un bond du chômage à 8 %, a obligé le gouvernement à prendre le problème à bras-le-corps. éteindre le feuPlusieurs explosions sociales locales ont été évitées de justesse à Pikalevo et à Togliatti. Vladimir Poutine a été dépêché d'urgence dans les deux cas pour éteindre le feu, qui menace à tout instant de se répandre ailleurs. À Togliatti, où la 1re usine automobile du pays (Avtovaz, dans laquelle Renault possède 25 %) tente de se débarrasser d'un tiers de ses salariés (soit 12.500 personnes), les autorités ont prévu une solution originale. Le ministère de l'Industrie a envoyé une lettre à plusieurs grands groupes pétroliers russes leur demandant de trouver du travail aux ouvriers d'Avtovaz. Le problème est d'autant plus ardu à résoudre que la mobilité professionnelle est traditionnellement très faible à cause d'un déficit aigu de logements. Sans oublier le problème du climat. Tout le monde n'est pas prêt, même en l'échange d'un bon salaire, à déménager avec femme et enfants dans une région sibérienne ou polaire riche en pétrole et métaux rares. Le gouvernement actuel n'a plus en main les moyens coercitifs du pouvoir soviétique?Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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