L'union BATS-Chi-X bousculerait la hiérarchie européenne

Mauvaise nouvelle pour les Bourses historiques européennes. Nyse-Euronext, London Stock Exchange Group et Deutsche Börse pourraient bien avoir à se frotter à un nouveau mastodonte à l'avenir. Bats, l'opérateur boursier américain, qui gère une plate-forme alternative en Europe, a annoncé mercredi soir être entré en négociations exclusives en vue du rachat éventuel du premier marché alternatif européen, Chi-X. Les deux trublions, qui ont investi le paysage boursier européen à partir de mars 2007, se donneraient jusqu'au 11 février - un calendrier qui n'a pas été confirmé - pour étudier une éventuelle transaction. Ensemble, ils représentent un peu plus de 22 % des montants échangés sur les actions en Europe durant le mois de novembre (selon Thomson Reuters). De quoi ébranler l'actuelle hiérarchie. Première pierreLe London Stock Exchange Group pèse aujourd'hui 20,9 % des échanges (24,2 % en cumulant l'activité de Turquoise, racheté en février 2010). Nyse-Euronext arrive bien loin derrière. Selon Bloomberg, Nyse-Euronext et Nasdaq OMX avaient également tenté leur chance, soumettant des propositions concurrentes à celles de Bats, qui a mis sur la table environ 300 millions de dollars. « Cette annonce, qui demande encore à être transformée en accord concret, est un échec pour Nasdaq OMX, qui a dû se résoudre, par ailleurs, à arrêter sa propre plate-forme alternative », souligne Jean de Castries, directeur général d'Equinoxe Consulting.Pour les actionnaires des plates-formes alternatives (voir encadré), ce pourrait bien être la meilleure des solutions. « Si un rachat par une Bourse historique pouvait marquer l'interruption de la guerre des tarifs, un rapprochement Bats-Chi-X signifierait au contraire la poursuite du challenge ». Les actionnaires des deux plates-formes alternatives y ont un deuxième intérêt : « Ils mutualiseraient leurs efforts financiers pour maintenir en vie des plates-formes qui n'ont pas encore démontré leur intérêt en matière de rentabilité financière ». D'autant que Bruxelles doit s'atteler en 2011 à la révision de la directive Marchés d'instruments financiers. Et les nouveaux venus ont toutes les raisons de craindre que leurs obligations seront renforcées, notamment en matière de surveillance des marchés. En outre, pour Jean de Castries, « il s'agit d'une première pierre dans la reconfiguration des marchés historiques. La deuxième pierre pourrait venir de la compensation ».
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