A l'heure du triomphe d'Android et d'Apple, la planète mobile s'interroge sur son avenir au Mobile World Congress

Le grand salon Mobile World Congress s'ouvre à Barcelone lundi pour quatre jours, dans un lieu deux fois plus grand, sur 240.000 m2, où l'on attend plus de 70.000 personnes. Pourtant, Samsung, le grand leader mondial, n'organise pas de conférence de presse et n'a pas prévu de présenter de nouveau modèle : le sud-coréen préfère organiser ses propres événements, « à la Apple », et devrait ainsi dévoiler son nouveau smartphone Galaxy SIV à Moscou le 15 mars, selon les dernières rumeurs.L'autre mastodonte du marché, Android, le système d'exploitation de Google qui équipe près de 70% des smartphones vendus au quatrième trimestre, n'aura pas de stand cette année : c'était pourtant l'attraction de la manifestation avec son toboggan, son bar à smoothies gratuit, ses machines improbables pour attraper une peluche en forme de robot, le logo, ou pour se faire « Androidifier » en photo avec accessoire... Eric Schmidt, le président exécutif de Google, ne tiendra pas son traditionnel « keynote », toujours très couru ces trois dernières années au MWC. Comme si la domination d'Android, qui sera quasiment de tous les stands, ne nécessitait plus d'évangélisation. Des équipes de Google seront sur place et une grande soirée Android est prévue pour les "happy few" mardi soir. Bien sûr, pas de représentant d'Apple, qui snobe tous les salons.Les Chinois superstars ? On retrouvera naturellement les grands patrons des télécoms, les indéboulonnables Vittorio Colao (Vodafone), César Alierta (Telefonica), Franco Bernabe (Telecom Italia) et René Obermann, le DG de Deutsche Telekom, sur le départ, mais aussi Randall Stephenson, le big boss d'AT&T, Kaoru Kato, celui de NTT DoCoMo, et le président de China Mobile, Xi Guohua. Les yeux seront particulièrement braqués sur les équipementiers chinois cette année : le géant Huawei, qui ouvre le bal dimanche après-midi avec la toute première conférence de presse du salon, est très attendu. L'an dernier, son smartphone haut de gamme Ascend avait été très remarqué. Au quatrième trimestre 2012, Huawei s'est propulsé pour la première fois à la troisième place du marché des smartphones, derrière Samsung et Apple.Huawei a écoulé 27,2 millions de téléphones intelligents l'an dernier. Son compatriote ZTE fera l'événement lundi avec le premier smartphone tournant sous le nouveau système d'exploitation Firefox OS, de la fondation Mozilla. Il présentera aussi un « phablet », un très grand smartphone à mi-chemin de la tablette, comme le Galaxy Note de Samsung, tournant sous Android et baptisé Grand Memo.Les OS du futur et la bataille pour le troisième écosystème Quid des autres fabricants ? Le leader déchu Nokia joue gros cette année. Il devrait présenter lundi matin de nouveaux modèles de sa gamme de smartphones Lumia, fonctionnant sous Windows Phone. Le PDG du groupe finlandais, Stephen Elop, tiendra un keynote mardi matin sur le thème « connecter le prochain milliard d'individus à Internet », un sujet cher à Nokia qui a gardé son slogan indémodable « connecting people. » BlackBerry présentera son Z10, fonctionnant sous la nouvelle version de son système d'exploitation maison BB10. Si Firefox OS sera bien présent, les spécialistes se demandent si les autres OS du futur, tous venant du logiciel libre, Tizen, Jolla (Sailfish) et autres Ubuntu, seront au rendez-vous et équiperont déjà des prototypes ou des appareils prêts à la commercialisation.« L'un des thèmes majeurs de ce salon sera la bataille pour la troisième place, pour le troisième écosystème, qui se joue en ce moment » fait valoir Jean-Laurent Poitou, d'Accenture. « Nous ne pensons pas que le marché restera en duopole, nous verrons le retour d'acteurs européens ou américains ainsi que l'émergence des acteurs chinois. Le marché des terminaux possède les mêmes caractéristiques que certains marchés de la mode, avec des retournements de tendance se produisant très vite, sur un rythme de quelques dizaines de pourcents de parts de marché en quelques trimestres » relève-t-il. Or à ce jeu-là, les pronostics jouent plus en faveur de Nokia que de BlackBerry.« Est-ce que RIM survivra à 2013 ? C'est une vraie question. Nous pensons que la plateforme BlackBerry, si elle existe encore, sera marginale. La question de l'avenir de HTC se pose aussi » analyse Mohssen Toumi, du cabinet de conseil Booz & co. « Notre pari est qu'il y a une place pour une troisième plateforme, à côté d'Android et iOS d'Apple : c'est Windows Phone de Microsoft qui s'imposera sur le marché, car elle saura attirer plus de développeurs que BB10 » estime cet expert. Une chance pour Nokia d'avoir choisi Microsoft comme partenaire stratégique, une alliance qui n'a encore que modestement porté ses fruits. « Ce sera une année décisive pour les constructeurs » prévient l'expert de Booz & co.  
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