Si quelques signes hésitants de reprise apparaissent ici ou là sur le terrain économique, le marché du travail est, lui, toujours plongé dans la crise. Mercredi, la publication du nombre de demandeurs d'emploi pour le mois de janvier a confirmé qu'aucune embellie ne se profile en ce début d'année 2010. Pôle emploi a, en effet, enregistré quelque 19.500 demandeurs d'emploi de catégorie A (en recherche d'emploi à temps plein) supplémentaires par rapport à décembre. En tenant compte des chômeurs en activité réduite (catégories A, B et C), le nombre d'inscrits progresse de 15.900. Au total, à la fin du mois de janvier, l'Hexagone comptait plus de 2,6 millions de personnes en quête d'un emploi, voire 3,8 millions en incluant les catégories B et C. Une nette dégradationLa courbe est donc nettement repartie à la hausse, après un mois de décembre où le nombre de chômeurs de catégorie A avait baissé (? 18.700 inscrits par rapport à novembre). Mercredi, Christine Lagarde reconnaissait que la tendance n'était guère réjouissante. « Cette hausse confirme que les effets de la crise sur l'emploi n'ont pas disparu. [...] Cependant, le marché du travail est entré dans une période moins défavorable qu'en 2009 », souligne la ministre de l'Économie dans un communiqué. Et de mettre en avant une augmentation « près de deux fois plus faible que la hausse moyenne mensuelle observée en 2009, et trois fois plus faible que celle de janvier 2009 ».Reste que la situation ne devrait pas s'améliorer à court terme. Le taux de chômage (en proportion de la population active), au sens du BIT sera orienté à la hausse au moins jusqu'à l'été, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee. Il atteindrait 9,8 % à la fin du deuxième trimestre 2010, contre 9,4 % fin 2009.Conséquence : le stock de chômeurs de longue durée ne cesse de progresser. Ainsi, à la fin du mois de janvier, quelque 1,3 million de demandeurs d'emploi étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an. Soit 29,4 % de plus qu'il y a un an. En janvier, le nombre de sorties de Pôle emploi pour « reprise d'emploi » a chuté de 16 %. Le phénomène rend d'autant plus cruciale la nécessité de trouver une solution pour les chômeurs en fin de droit. Selon les chiffrages réalisés par Pôle emploi, environ 400.000 personnes, qui ne toucheront plus d'allocations chômage, risquent d'être sans ressource en 2010. Or, pour l'instant, gouvernement et partenaires sociaux se renvoient la balle. Ils devraient, cependant, se retrouver dans les prochains jours pour tenter de trouver des financements communs...

latribune.fr

24 Févr 2010, 23:17

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