Le nouveau président ukrainien balance entre Russie et Europe

Si Viktor Yanoukovitch a remporté l'élection présidentielle le 7 février dernier avec un avantage de 3,5 % sur la pro-occidentale Ioulia Timochenko, il ne sait pas encore comment il va la forcer à quitter son poste de Premier ministre auquel elle s'accroche désespérément. Il hésite entre trois candidats. Deux noms circulent, qui plaisent à la communauté d'affaires. Il s'agit des deux candidats libéraux éliminés au premier tour de l'élection : Sergueï Tigipko, ex-directeur de la banque centrale devenu homme d'affaires richissime, a remporté 15 % des voix en promettant des réformes économiques « y compris impopulaires ». Son programme économique a eu l'heur de plaire aux citadins et à la classe moyenne et supérieure. Il a annoncé mardi qu'il était prêt de devenir Premier ministre. L'autre libéral est le jeune Arseni Yatseniouk, 35 ans, ex-président du Parlement ukrainien, qui a recueilli 7 % des voix. En revanche, un troisième nom fait grincer des dents chez les investisseurs. Mykola Azarov, 63 ans, pilier du Parti des régions de Viktor Yanoukovitch, est connu comme un étatiste et un fervent partisan du rapprochement avec Moscou. Il ne s'est jamais illustré par un désir de réforme lors de ses différents passages dans des postes au gouvernement. S'il paraît favori pour diriger le futur cabinet ministériel, une telle nomination est peu susceptible d'apporter la stabilité politique au pays. « Yanoukovitch doit former une large coalition au Parlement s'il veut obtenir la démission de Timochenko », explique Anastasia Golovatch, analyste chez Renaissance Capital à Kiev. Viktor Yanoukovitch doit annoncer son choix avant la fin de la semaine.un geste envers l'OccidentEn attendant, il a fait un geste envers l'Occident en choisissant Bruxelles pour sa première visite à l'étranger lundi prochain. Après sa victoire, il avait déclaré qu'il se rendrait immédiatement à Moscou. Il ira le 10 mars. Le futur président entretient de bonnes relations avec le Kremlin, mais les oligarques qui le soutiennent désirent aussi la poursuite de l'ouverture politique et économique entamée par la révolution orange de 2005. Une délégation du FMI doit se rendre à Kiev le 7 mars prochain pour étudier la future collaboration avec le pays et le versement de la 3e tranche des 16,4 milliards de dollars pour aider l'Ukraine à sortir d'une profonde crise budgétaire. ? Après sa visite à Bruxelles, Viktor Yanoukovitch ira à Moscou le 10 mars.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.