Vers un contrôle accru des frontières européennes

Les cent vingt-quatre clandestins débarqués sur une plage corse il y a un mois se sont en quelque sorte invités à l'ordre du jour européen par ministre de l'Immigration interposé. Les Vingt-Sept parleront cet après-midi de l'immigration dans le cadre du conseil « justice et affaires intérieures. « Le point n'était pas à l'ordre du jour, mais il y a eu la Corse. Alors Éric Besson a insisté pour qu'on l'y ajoute », explique un diplomate. Paris a fait ajouter une liste de « vingt-neuf mesures » aux conclusions de la réunion, comme un « programme Erasmus de formation des garde-frontières », le développement de partenariats avec les pays tiers, comme la Libye ou la Turquie, notamment sur les réadmissions, celui de « vols retour conjoints » entre États membres pour renvoyer des clandestins dans leur pays d'origine, ou supposé tel.AubaineL'activisme du ministre français est, d'une certaine manière, une aubaine pour la nouvelle commissaire aux Affaires intérieures. Cecilia Malmström, qui ambitionne d'achever la création d'une « politique d'immigration et d'asile commune », a posé mercredi la première pierre de son mandat : une réforme de l'embryonnaire Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex). « Globalement, Frontex est un succès mais nous avons encore quelques problèmes. Les États ne délivrent pas toujours les moyens promis et nous devons progresser sur la planification », a-t-elle déclaré. La surveillance des frontières extérieures de l'UE (6.000 km sur terre, 85.000 en mer) est une entreprise titanesque dont l'Agence, avec ses 80 millions d'euros de budget, n'est encore qu'un petit rouage. Les États membres seront à l'avenir obligés de mettre plus de moyens en commun pour que Frontex puisse par exemple louer des avions pour organiser des vols retour.La commissaire veut aussi « donner une éducation en matière de droits fondamentaux et de conventions internationales » aux garde-côtes et à la police des frontières. En 2009, Frontex a délivré 10.000 journées de formation, notamment sur ces sujets. Avec 73.000 entrées illégales en 2009, essentiellement par la Grèce, il reste à organiser la solidarité entre États membres, non seulement pour la surveillance, mais aussi pour l'asile. Pour Cecilia Malmström, « la réforme de Frontex n'est qu'un premier pas ». nParis a fait ajouter une liste de « vingt-neuf mesures » aux conclusions de la réunion, comme un « programme Erasmus de formation des garde-frontières ».
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