Les Indiens boudent des privatisations qu'ils jugent peu attrayantes

Les épargnants indiens doivent devenir actionnaires des fleurons du secteur nationalisé : au nom de ce grand principe, le gouvernement procède à la mise sur le marché de parts de nombreuses entreprises nationales. Mais les dernières opérations se sont placées difficilement, l'objectif de maximiser les recettes se heurtant à un contexte boursier difficile. Ces dernières semaines, deux opérations importantes ont été lancées : la cession d'actions du producteur d'électricité NTPC détenues par l'État pour 1,3 milliard d'euros et une combinaison d'augmentation de capital et de vente de titres appartenant aux pouvoirs publics dans le groupe REC (financement d'investissements dans l'électricité) pour 540 millions d'euros - NTPC et REC étant déjà cotés. Dans les deux cas, ces appels au marché ont été boudés par les particuliers qui n'ont quasiment pas souscrit. Les institutionnels indiens ont été à peu près les seuls à répondre à l'offre NTPC, tandis que les institutionnels étrangers et les investisseurs sophistiqués se sont un peu manifestés pour REC. Mais le fait que le plus gros banquier public, SBI, et le plus gros assureur public, Life Insurance Corp., aient souscrit une proportion considérable des actions NTPC ne va franchement pas dans le sens d'une ouverture du secteur public aux épargnants indiens...Que s'est-il passé ? En premier lieu, souligne Chetan Majithia, responsable Equities à l'agence de notation Crisil (groupe Standard and Poor's), « l'opération NTPC est tombée dans une période de marché difficile ». De fait, la Bourse indienne a été très chahutée ces dernières semaines. Depuis son sommet de l'année intervenu le 6 janvier, l'indice phare Sensex a chuté de 8,6 %, avec une forte volatilité. Or, poursuit Chetan Majithia, dans ces processus de ventes de titres, « il y a nécessairement un délai entre le moment où l'on fixe le prix et celui de la mise sur le march頻. Un délai qui, du fait de la baisse de la Bourse, a mis l'action NTPC en porte-à-faux. Si bien que les investisseurs « ont décidé d'attendre et de voir venir ».Nombre d'analystes mettent aussi en cause la volonté du gouvernement, pressé par un déficit budgétaire très préoccupant, de maximiser ses recettes. Si bien que le prix minimum déterminé dans le processus d'enchères qui a été utilisé aurait été fixé trop haut, décourageant les investisseurs. Reste à voir comment le marché va accueillir la grosse opération programmée en mars : la vente de 8,3 % du groupe minier NMDC, pour environ 2,2 milliards d'euros. Par la suite, les ventes de titres, toujours sur de petits pourcentages du capital, pourraient concerner plusieurs dizaines d'entreprises publiques.
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