Le Danemark évince 117 français de son registre sur le CO2 pour limiter la fraude

Le Danemark s'est lancé dans un grand nettoyage de printemps sur son registre du CO2 pour éviter que la fraude à la TVA ne continue. Sur 1.200 comptes ouverts en début d'année, il n'en reste plus que 50 à être actifs. Et les français sont particulièrement visés : sur les 125 français du registre danois, 117 ont été suspendus. Un filtrage rendu possible par la modification du règlement européen, le mois dernier. Selon un avocat cité par le journal danois «?Ekstra Bladet?», un tiers des quotas impliqués dans la fraude à la TVA, estimée à 5 milliards d'euros par Europol, aurait transité par le registre danois. Une bonne partie est aussi passée par Paris, où s'effectuent les trois quarts des échanges de quotas au comptant. Pourtant le registre français n'a pas donné le même tour de vis. On rencontre toujours, parmi ses 2.000 membres, la société Crépuscule, dont les dirigeants sont sous les verrous pour une fraude à la TVA portant sur 156 millions d'euros. Mais la justice veille. «?La dizaine d'enquêtes confiée aux services de la douane judiciaire progresse?», assure-t-on au parquet de Paris. La Norvège vient aussi de procéder à des arrestations. Si le pays ne fait pas partie de l'Union européenne, il dispose d'un système d'échange de quotas de CO2 intégré au reste de l'Europe. Selon nos informations, un mandat d'arrêt norvégien met en cause la société Microdyne, pour avoir bénéficié de virements de la part de la société norvégienne GCT AS dans le cadre d'une fraude à la TVA portant sur plusieurs centaines de millions de couronnes norvégiennes. Basée à Chypre, malgré une adresse officielle britannique, Microdyne est aussi impliquée dans le dernier scandale du marché du CO2 («?La Tribune?» du 18 mars). La société a joué les intermédiaires dans le recyclage sur le marché européen de crédits CER hongrois, ce qui a fait fortement baisser les cours des CER. Plusieurs experts du marché du CO2 estiment que Microdyne fait, dans cette dernière affaire, office de société écran, dissimulant un intermédiaire londonien bien implanté mais peu scrupuleux. Aline Robert
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