Carrez et Marini recadrent le grand emprunt

Finances publiques« Et si les dépenses publiques financées par le grand emprunt se substituaient à d'autres, déjà prévues ? » Dès le matin, dans les couloirs des journées parlementaires de l'UMP, au Touquet, le rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini, avait donné le ton de son intervention : grand emprunt ou pas, il faut tout faire pour limiter l'augmentation de la dépense. Lors de son intervention conjointe avec Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, devant un auditoire de parlementaires quelque peu clairsemé, le sénateur a enfoncé le clou : « Oui à un grand emprunt, mais il faut qu'il s'inscrive dans une stratégie de redressement des finances publiques », fondée avant tout sur une maîtrise stricte des crédits budgétaires ; les documents présentés aux élus mentionnent le chiffre d'une progression de la dépense publique limitée à 1 %, ou à peine plus.Pour bien faire passer le message, Gilles Carrez et Philippe Marini ont souligné que, sur les vingt dernières années, les 10 points de hausse de la dépense publique (en proportion du PIB) étaient entièrement imputables aux crédits de fonctionnement, l'investissement étant au contraire stable.un critère primordialApprouvant cette analyse, le ministre du Budget, Éric Woerth, insiste sur la nécessaire maîtrise du coût de l'emprunt à venir. Ce sera là, à ses yeux, un critère primordial pour déterminer s'il est fait directement appel aux Français ou non ; en filigrane, il suggère que ce n'est pas nécessaire. D'autant que l'argument politique souvent mis en avant ? un emprunt populaire permet d'associer les Français aux projets d'avenir ? ne convainc pas le ministre du Budget. « Je ne suis pas sûr qu'associer les Français ait un vrai poids politique », dit-il.Gilles Carrez s'était dit un peu effrayé de constater que ce sont les Français les plus âgés qui, se souvenant des carottes fiscales dont ont été assortis les précédents emprunts, sont les plus favorables à cette opération. Au total, « 43 % des sondés pensent que cet emprunt est une bonne chose, 45 % que c'en est une mauvaise », souligne Brice Teinturier, qui a présenté un sondage de la Sofres. Le consensus n'existe pas encore? Ivan Best
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