En Grande-Bretagne, dix ans de crise

En Grande-Bretagne, la crise des fonds de pension a commencé il y a dix ans. Dans le secteur privé, l'essentiel de la retraite provient des fonds de pension (en plus d'une retraite d'État minimum de 450 euros par mois), mais ceux-ci se sont retrouvés en fort déficit avec l'explosion de la bulle Internet. Très exposés aux marchés actions, ils ont alors entrepris de diversifier leurs actifs, pour investir à l'étranger, en obligations, mais aussi dans des actifs plus exotiques (monétaire, fonds alternatifs, matières premières...). Alors qu'ils étaient tout juste en train de se redresser, la crise financière les a fait rechuter. Sur les 6.650 fonds de pension qui garantissent le niveau de la retraite des employés (dits « defined benefit »), plus de 4.400 sont actuellement en déficit. Le trou total varie fortement d'un mois sur l'autre en fonction des fluctuations des marchés : il a été estimé à 23 milliards d'euros en septembre, trois fois moins qu'en août, selon le Pension Protection Fund, un organisme d'État. Les grandes entreprises, comme British Airways ou British Telecom qui ont des systèmes de retraite historiquement généreux, sont particulièrement touchées. Dans ces circonstances, les entreprises ont progressivement entrepris de fermer leurs fonds de pension dits « defined benefit ». À la place, ils proposent des fonds dits « defined contribution » : le montant de la retraite n'est plus garanti, et c'est désormais l'employé qui prend le risque d'une chute des marchés. Désormais, moins du quart des fonds de pension « defined benefit » sont encore ouverts à de nouveaux membres.Éric Albert, à Londres
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