Les actionnaires vont se frotter les mains

L'action Hermès effectue un parcours exceptionnel depuis le début de l'année. Après avoir affiché une solide progression de 17,2 % au premier semestre, le titre du groupe de luxe s'est depuis littéralement envolé. Affichant record sur record, l'action a franchi le 13 octobre le seuil des 180 euros pour la première fois de son histoire, soit un bond de près de 100 % sur l'année.Les perspectives offertes par le groupe, notamment en Asie, explique en partie l'engouement des investisseurs, conscients que dans un environnement toujours incertain, le luxe est aujourd'hui l'un des rares secteurs à l'avenir très prometteur. Mais, le profil d'Hermès, groupe toujours familial dans un environnement de géants multinationaux, peut aussi avoir excité la spéculation.Ce vendredi, le titre a encore grimpé de 2,06 %, clôturant à 176,20 euros quelques heures avant que le numéro un mondial du luxe LVMH n'annonce sa prise de participation de 14,2 % dans le groupe familial. À ce niveau, il faut débourser plus de 46 fois les bénéfices attendus en 2011 pour s'offrir un titre Hermès, contre 20 fois pour l'action Richemont, 22 fois pour l'action LVMH et 15,5 fois pour celle de PPR.DisparitionDepuis la disparition en mai dernier de Jean-Louis Dumas, le patron d'Hermès qui mena le groupe à la cotation en 1993, les spéculations sur l'avenir du groupe ne sont probablement pas étrangères au bond du titre. Tout comme les rumeurs récurrentes de mésentente entre les trois familles qui contrôlent Hermès. D'après nos informations, les achats de titres réalisés par LVMH à un coût moyen de seulement 80,5 euros auraient d'ailleurs eu lieu à la fois sur le marché et par bloc, de gré à gré. Reste que spéculer à ces niveaux sur l'avenir du groupe reste hautement périlleux. La structure juridique d'Hermès, en commandite par actions, rend en effet très difficile toute prise de contrôle, dont se défend d'ailleurs LVMH. La stratégie ressemble néanmoins beaucoup à celle utilisée en 1990 par Bernard Arnault pour prendre le contrôle de LVMH après trois ans de bataille boursière. Julien Beauvieux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.