L'assouplissement quantitatif « bis » divise

Alors que la réunion de la Fed des 2 et 3 novembre prochains se rapproche, l'utilité d'une relance à grande échelle du programme « d'assouplissement quantitatif » divise. Au sein même de la banque centrale américaine, le président de la Fed de Kansas City, Thomas Hoenig, a souligné jeudi les dangers d'une telle politique pour une économie qui, si elle ne rebondit pas aussi vite qu'espéré, reste en croissance. « Quand vous essayez d'utiliser la politique monétaire pour inonder les marchés financiers avec des liquidités, vous pouvez en fait obtenir de très mauvais résultats », a-t-il souligné.spectre de la planche à billetsEn prônant une remontée modérée des taux d'intérêt et un arrêt des achats d'actifs, Thomas Hoenig craint qu'une politique monétaire trop lâche ne favorise une instabilité financière et une inflation néfaste à la reprise. Dans un diagnostic diamétralement opposé, le président de la Fed, Ben Bernanke, milite pour une relance des achats d'obligations d'État et le maintien de bas taux d'intérêt, afin d'éviter la déflation et de relancer une économie minée par le chômage. Depuis la reprise mi-août des achats d'obligations d'État par la Fed, dans le cadre de simples réinvestissements de portefeuille, les intervenants anticipent de plus en plus des achats massifs, de l'ordre de 500 à 1.000 milliards de dollars, ce qui a fait chuter les rendements des obligations d'État. « S'agit-il de la juste politique ? Dans le contexte actuel, ne participe-t-on pas à l'inertie du crédit en garantissant des taux bas pour une période prolongée ? » s'interroge Véronique Riches-Flores, économiste chez Société Généralecute; Générale. Parallèlement, le spectre d'un recours massif à la planche à billets a fait plonger le dollar au plus bas depuis quinze ans face au yen. Prudent, le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, estime que des enveloppes mensuelles reconductibles de 100 milliards de dollars seraient appropriées. « Un montant trop élevé serait négatif pour les États-Unis car une défiance vis-à-vis du dollar pourrait se créer sur les marchés financiers », s'inquiète Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC. Julien Beauvieux
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