Merkel appelle à ne pas céder au protectionnisme

ConjonctureAngela Merkel craint que l'on ne « tienne pas tous les engagements de la crise financière ». Lors du congrès des employeurs allemands, hier à Berlin, la chancelière a estimé que les promesses de réformes prises par les États du G20 lors du sommet de Pittsburgh sont aujourd'hui « en grand danger ». « Il existe des sommes énormes qui circulent sur les marchés et qui pourraient aisément provoquer une nouvelle bulle spéculative », a prévenu le chef du gouvernement allemand. Par ailleurs, elle a mis en garde contre des « stratégies de sortie de crise non coordonnées » qui pourraient créer des distorsions de concurrence. « Il n'est pas acceptable de voir les États-Unis s'isoler avant de revenir comme le Phénix renaît de ses cendres », a dénoncé notamment Angela Merkel. L'inquiétude de la chancelière se comprend?: l'Allemagne dépend trop de ses exportations pour se permettre de voir surgir des tentations protectionnistes par le moyen d'aides d'État qui s'éterniseraient. Elle a d'ailleurs cité le protectionnisme comme le « plus grand danger » actuel pour l'économie mondiale.Il est vrai que la situation de l'Allemagne, malgré plusieurs signes d'amélioration, reste incertaine. « Nous avançons encore sur un terrain très instable », a ainsi reconnu la chancelière. Deux dangers guettent notamment le pays?: le chômage et le manque de crédits. Le gouvernement allemand ne veut cependant pas s'avancer trop avant dans de nouveaux engagements. Certes, Angela Merkel a annoncé que le soutien public au travail partiel, qui a empêché jusqu'ici une explosion du chômage outre-Rhin, sera maintenu en 2010, mais la durée de cette aide sera ramenée l'an prochain de vingt-quatre à dix-huit mois. L'idée est que l'aide de l'État disparaisse progressivement. Concernant le risque sur le crédit, Angela Merkel a convenu que l'accès au crédit pour les entreprises restait difficile. « Nous avons un crédit crunch ou, du moins, des conditions d'accès au crédit très, très difficiles », a-t-elle reconnu, donnant raison au président de l'association des employeurs, Dieter Hundt, qui a estimé que les conditions de crédits s'étaient « sévèrement durcies » pour les entreprises en pleine période de crise. baisse massive de l'impôtPas question cependant de répondre à la demande pressante d'action de ce dernier sur le sujet. Angela Merkel juge que les mesures déjà lancées, notamment les 115 milliards d'euros de garanties via la banque publique KfW, suffisent pour le moment. Berlin, qui reste attaché à son plan de baisse massive de l'impôt sur le revenu, semble désormais vouloir ne plus se lancer dans de nouveaux soutiens conjoncturels coûteux.
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