Le Portugal se prépare à subir une cure d'austérité

Après la Grèce, le Portugal est l'objet de toutes les attentions. Ce mardi, le gouvernement présente au Parlement son projet de budget pour 2010, dont l'objectif est de réduire le niveau de ses dépenses publiques. Selon le Fonds monétaire international (FMI), en 2009, le déficit a atteint 8 % du PIB, et la dette publique représente 80 % du PIB.Cette situation vaut au pays des rappels à l'ordre. D'un côté, la Commission européenne a donné à Lisbonne jusqu'à 2013 pour réduire ce déficit à moins de 3 % du PIB, comme l'exige le pacte de stabilité. D'un autre côté, les agences de notation Moody's et Standard & Poor's ont lancé en décembre un avertissement sur une possible dégradation de la dette souveraine du Portugal. Ainsi, pour se financer, le pays doit emprunter sur les marchés à un taux plus élevé, en raison de la hausse de la prime de risque.« En 2010, la situation devrait continuer à se dégrader. Avec une croissance attendue à 0,7 %, l'ouverture de l'?output gap? [écart entre le PIB réel et le PIB potentiel, Ndlr] se stabiliserait à peine, ce qui en conséquence ne permettra pas au pays d'envisager une quelconque amélioration de son déficit », avertissent les experts de Natixis dans une note publiée la semaine dernière.vote prévu le 12 mars En attendant les détails du projet, le premier souci du gouvernement est d'ordre politique. Contrairement aux socialistes du Pasok, en Grèce, les socialistes portugais au pouvoir ne possèdent plus la majorité absolue au Parlement depuis les élections législatives de septembre. Ses traditionnels alliés de gauche ? le Bloc de gauche et l'alliance Parti communiste-Verts ? ayant déjà averti qu'ils ne voteraient pas en l'état ce budget de rigueur, le Premier ministre, José Socrates, doit composer avec les libéraux du Parti social-démocrate (PSD). À l'issue de négociations, ces derniers ont indiqué qu'ils s'abstiendraient lors du vote prévu le 12 mars. « Nous avons reçu de très bonnes indications allant dans le sens d'une inversion de la trajectoire d'endettement et de déséquilibre des finances publiques », a justifié sa présidente, Manuela Ferreira Leite.De fait, le gouvernement est acculé à prendre des mesures de rigueur pour transformer ses objectifs en résultats concrets pour éviter un scénario noir. « Le maintien des programmes d'investissement publics et un contexte économique toujours défavorable devraient se solder par la reconduite d'un déficit de même ampleur qu'en 2009, soit proche de 8 % du PIB. Dans ces conditions, la dette publique continuerait d'augmenter. Elle atteindrait près de 84 % du PIB cette année, contre 77 % en 2009 », pronostiquent les analystes de Natixis. n
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