Google va perdre des plumes dans sa bataille chinoise

cite>Google ne sortira pas indemne de son bras de fer avec Pékin. Certes, le président américain Barack Obama vient de se dire « troubl頻 par les attaques dont Google a été la cible et Hillary Clinton, sa secrétaire d'État, a réclamé une enquête transparente. Mais le moteur de recherche, dont la part de marché et les revenus publicitaires en Chine étaient déjà à la traîne par rapport à son rival local Baidu, pourrait avoir du mal à se relever de cette affaire.Le 12 janvier, Google a menacé de fermer ses opérations en Chine après avoir dénoncé des attaques ciblées sur certaines adresses Gmail. Il a annoncé dans le même temps que son portail livrerait des résultats non censurés et de facto ne respecterait plus la loi chinoise. Pékin nie toute implication dans ces attaques qui visaient pourtant les boîtes aux lettres électroniques de personnes et organisations se préoccupant des droits de l'homme en Chine. Le groupe américain s'est néanmoins montré ces derniers jours moins définitif, expliquant qu'il espérait continuer à travailler en Chine (voir l'édition électronique de « La Tribune » du 23 janvier).campagne de dénigrement« Google a signé son arrêt de mort même si l'entreprise décide de ne pas fermer ses opérations ici », analyse Shaun Rein, directeur de China Market Research Group basé à Shanghai. « Les internautes continueront à venir mais Google a perdu toute crédibilité pour les annonceurs qui ne lui feront plus confiance. » Et malgré ses efforts marketing considérables, il est distancé par Baidu qui draine, selon les études, entre 60 % et 80 % des revenus du marché Internet. Sans compter maintenant avec la campagne pour dénigrer Google lancée par la presse locale.« Baidu a su répondre aux attentes des internautes en leur proposant des services plus orientés vers les loisirs que l'e-commerce », explique Duncan Clark, un des directeurs de BDA, un cabinet de conseil en télécoms. De plus, Baidu fait payer les annonceurs pour être mieux référencés, ce que refuse de faire Google. La recette, même si elle commence à être contestée par le consommateur chinois, a porté ses fruits : Baidu depuis sa cotation sur le Nasdaq en 2005 a détrôné Google. Outre un moteur de recherche, l'entreprise propose une messagerie instantanée, de la musique et un très populaire Post Bar. Qui plus est, la firme s'est toujours pliée aux règles de la censure.Baidu ne devrait pas être le seul à bénéficier des déconvenues chinoises du numéro un mondial de l'Internet. « Cela fera un appel d'air pour les petits moteurs de recherche locaux : QQ et Tencent. Lesquels sont très innovants et ont toute leur place à côté de Baidu, selon Shaun Rein. Je pense que, de toute façon, on évolue vers un Internet 100 % chinois. Yahoo est plus ou moins inexistant et Bing de Microsoft peine à convaincre. »Le vrai risque pour Google est de se voir tout simplement expulsé du marché chinois qui représente 384 millions d'utilisateurs. « Pour punir Google, le gouvernement de Pékin pourrait bloquer l'accès à Google.com. Le vrai risque est l࠻, précise Shaun Rein. La semaine dernière, l'entreprise a déjà signalé le report en Chine du lancement de deux téléphones Android. Et Motorola a annoncé l'utilisation de Baidu comme moteur de recherche pour justement pouvoir commercialiser ses mobiles sans problème.
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