RBS entame son long redressement

Le début d'un long redressement : c'est ainsi que la direction de Royal Bank of Scotland (RBS)présente ses résultats annuels. Propriété de l'État à 84 %, le plus malade des grands établissements bancaires britanniques a nettement réduit ses pertes nettes en 2009, à 3,6 milliards de livres (4,1 milliards d'euros). C'est beaucoup mieux qu'en 2008, quand il frappait les esprits en affichant la plus grande perte jamais réalisée par une entreprise (24 milliards de livres). « La période la plus risquée est derrière nous, mais 2010 sera encore une année de dur labeur », prévient Stephen Hester, le directeur général de RBS.À son actif, le patron appelé à la rescousse fin 2008, en pleine crise, a réussi à normaliser une partie de la banque. En particulier, il a bouclé fin 2009 le gigantesque plan de recapitalisation de 28 milliards d'euros (financé par l'État), et signé la garantie des actifs toxiques (310 milliards d'euros sont couverts). Le tout a été approuvé par Bruxelles, en échange d'une sanction sévère, qui oblige le groupe bancaire à vendre une partie de ses agences bancaires, ses activités d'assurance et son activité de courtage de matières premières (Sempra).Les cessions sont d'ailleurs bien engagées. Sempra vient d'être partiellement cédé à JP Morgan Chase. Les trois cent vingt agences mises sur le marché devraient être vendues dans l'année. Stephen Hester précise qu'il a été approché par des acquéreurs potentiels. Et une introduction en Bourse du pôle assurances est en préparation.La banque de détail souffreCe n'est cependant qu'une toute première étape. La réduction des pertes s'explique en grande partie grâce aux très bons résultats de la division banque d'affaires, qui a quadruplé son chiffre d'affaires par rapport à 2008 et réalise un bénéfice opérationnel de 5,7 milliards de livres (6,5 milliards d'euros). Comme ses concurrents, RBS a engrangé beaucoup d'argent sur les marchés obligataires, les actions, et les taux d'intérêt.En revanche, la banque de détail continue à fortement souffrir de la crise. Les ménages britanniques et les entreprises remboursent difficilement leurs emprunts, et cela a provoqué une forte hausse des provisions pour mauvaises dettes. En comptant les provisions passées du côté des actifs toxiques, celles-ci atteignent 13,9 milliards de livres (15,8 milliards d'euros). Certes, un début d'amélioration a été enregistré dans la banque de détail au cours des deux premiers mois de l'année, mais les difficultés à venir restent importantes. « Ce n'est que la première année d'un plan de redressement de cinq ans », rappelle Stephen Hester. Et il prévient que la banque affichera une nouvelle perte en 2010.
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