Roselyne Bachelot est cernée

Officiellement, il est trop tôt pour dire que le pic de grippe A est terminé au plan mondial, selon le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé publié mercredi. En France, l'Institut de veille sanitaire (InVS) vient pourtant de reconnaître que, pour la huitième semaine consécutive, le nombre de consultations pour la grippe A est en dessous du seuil épidémique. Aucun cas nécessitant une hospitalisation n'a d'ailleurs été enregistré ces derniers jours. Au total, la grippe A aura causé le décès de 302 personnes en France, loin des milliers de cas annoncés cet été par les experts.Mais si l'épidémie est derrière nous, elle est toujours en travers de la route de Roselyne Bachelot. La ministre de la Santé va en effet devoir s'expliquer devant les parlementaires sur les choix gouvernementaux en matière de lutte contre la pandémie de grippe H1N1. Après le Sénat qui a décidé la création d'une commission d'enquête le 17 février, l'Assemblée nationale, à son tour, a voté le 24 février - malgré l'abstention notoire de l'UMP et du PS ! - la mise en place d'une seconde commission d'enquête. La commission sénatoriale, qui a commencé de travailler mercredi, a choisi de faire porter ses travaux sur le rôle et l'influence des laboratoires pharmaceutiques. Les députés, de leur côté, vont passer au crible l'organisation et le déroulement de la campagne de vaccination. Sénateurs et députés ont six mois pour rendre leurs conclusions. Mais en raison des vacances parlementaires, leurs travaux ne devraient pas démarrer véritablement avant la fin mars.Mais déjà, les critiques s'accumulent à l'encontre des pouvoirs publics. En début de semaine, c'est l'Académie de médecine qui déplorait la communication alarmiste du gouvernement et l'insuffisante explication du choix d'une vaccination de masse.« Dysfonctionnements »Quelques jours plus tôt, l'office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui regroupe à parité députés et sénateurs, n'était guère plus tendre dans un rapport d'étape consacré à la gestion des pandémies. « Les dysfonctionnements qui se sont produits n'auraient peut-être pas existé si le ministère de la Santé avait eu un rôle plus important dans le pilotage de la crise », estiment les parlementaires. Pic à peine voilé en direction du ministre de l'Intérieur chargé de coordonner le plan de lutte et qui aurait conçu sa mission de manière trop étatique. L'office déplore aussi le dialogue insuffisant avec les professionnels de santé. Il recommande pour l'avenir l'élaboration d'un plan moins rigide et conçu pour des situations moins extrêmes.Ces critiques ne visent pas toutes directement Roselyne Bachelot. Mais la ministre de la Santé devra assumer seule la responsabilité politique des choix gouvernementaux devant les parlementaires. Paiera-t-elle de son poste les échecs de la campagne vaccinale lors du prochain remaniement ? La rumeur circule en tout cas.Pour l'heure, elle tente toujours de finaliser avec les groupes pharmaceutiques le règlement de l'annulation des commandes de 50 millions de vaccins... n
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