Michelin signe un accord de compétitivité pour enrayer la chute du marché européen

trong>Michelin va-t-il devoir céder au mouvement de restructuration qui agite le secteur des pneumatiques en Europe ? Non, espèrent les syndicats (CFDT et CGE-CGC) qui viennent de signer ce lundi un accord de compétitivité avec le leader mondial des pneus. La pression était devenue forte après la succession de fermetures d\'usines de pneumatiques en France (Continental et Goodyear) ou en Italie (l\'usine de Bridgestone à Bari).Dans un entretien accordé aux Echos publié dimanche, Florent Menegaux, directeur général de la division pneus tourisme de Michelin, a confirmé que le groupe n\'excluait pas \"des mesures d\'économie\" alors que les usines européennes tournent à \"75% des capacités sur l\'activité tourisme, et 60% sur le poids lourds\" a-t-il précisé. Le segment poids lourds est le plus affecté avec 6 millions de pneus de moins depuis le début de la crise en Europe à 20 millions d\'unités. L\'accord doit permettre de répondre à cette problématique de surcapacité en accentuant la flexibilité des salariés entre les périodes de creux et les pics de production.  L\'accord prévoit ainsi que les salariés puissent ne pas travailler pendant 15 jours ouvrés, tout en étant payés à 100%, en cas de baisse d\'activité. Dans les périodes de redémarrage, le salarié devra \"rendre\" ces journées à hauteur de 75%. C\'est-à-dire que pour quatre journées non travaillées et payées, il devra ensuite \"rendre\" trois jours dans les quatre années qui suivent.Un marché très compliquéEn 2012, les ventes de pneus ont baissé de 10% en Europe, et de 8% sur les deux premiers mois de l\'année. Et la situation pourrait perdurer tant que le marché automobile ne donne aucun signe de reprise - les immatriculations ont chuté d\'1 million d\'unités en deux ans sur le continent. Le marché du renouvellement est, de son côté, contraint par les restrictions budgétaires des ménages.Michelin qui emploie 63.000 personnes en Europe, dont 24.000 en France, pourrait ainsi être tenté de rééquilibrer ses effectifs vers les pays à plus forte croissance. La Chine où le PIB progresse de 7% n\'emploie que 15.000 personnes. Il devrait pourtant dépasser les 250 millions d\'unités en 2020. En Amérique du Sud, le groupe emploie 5.300 personnes alors que le marché brésilien accélère avec une croissance de 9% en 2012.Michelin, un groupe en très bonne santéLa mauvaise conjoncture est donc surtout confinée au marché européen. Le chiffre d\'affaires de Michelin continue ainsi à progresser, même si 2012 a marqué le pas avec une hausse de 3,6% à 21,4 milliards d\'euros, contre des hausses de 16 et 21% les deux années précédentes. Ce ralentissement n\'a pas empêché le groupe d\'améliorer ses ratios puisque la marge opérationnelle est passée de 9,4% à 11,5% en 2012.
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