Pages réalisées par Jean-Louis PinteLa Russie est née au IXe...

Pages réalisées par Jean-Louis PinteLa Russie est née au IXe siècle dans les plaines de l'Europe de l'Est. Placée sous l'influence de Byzance, elle se nomme alors « la Rous ». La capitale en est Kiev. Ce peuple païen se convertit à la chrétienté et au christianisme. Il s'impose aux environs de 988 lorsque le prince Vladimir se fait baptiser.Qui dit christianisme dit premiers martyrs. Ce sont les deux fils du prince Vladimir, Boris et Gleb, assassinés par leur propre frère au cours d'une guerre de succession. Une des pièces maîtresses de cette période est l'icône sur bois représentant ces deux saints, datée du XIVe siècle, provenant d'une des chapelles du monastère de Zverine à Novgorod.Au XIe siècle, la Rous kiévienne vit un âge d'or. Elle a été baptisée par Byzance et en adopte tous les rites religieux. On va voir s'ériger des églises comme Sainte-Sophie de Kiev. Les premières icônes, toujours d'influence byzantine, montrent la « Vierge de Vladimir ». C'est une représentation importante. Une de ses répliques fut peinte pour son transfert en 1395 à Moscou. Andreï Roublev, un des grands maîtres de la peinture d'icône, pourrait en avoir fait une copie. On peut la voir dans l'exposition. Imprégnée de christianisme byzantin, ce n'est pas pour autant que la Rous se ferme à l'Occident. Des alliances, par mariages, se nouent avec certains pays d'Europe comme la Hongrie ou la France. On trouve dans l'art roman de nouvelles sources d'inspiration. En témoigne « la Porte d'or » de Souzdal (XIIe siècle), pièce majeure de cet « âge d'or » dont la beauté et la monumentalité impressionnent dans l'exposition.Au XIIIe siècle, un des héritiers de Gengis Khan envahit la Rous. Seul Novgorod échappe au maître du moment pour le rallier par la suite sous Alexandre Nevski. L'art russe, bien sûr, est mis à mal et les traditions artistiques bafouées. Kiev décline au profit de Vladimir.La Russie est alors composée de différentes principautés dont la plus importante et la plus dynamique est Novgorod. Dans cette Russie médiévale du XIVe siècle, les grands centres développent des écoles architecturales et artistiques. Novgorod est évidemment l'un des plus brillants. Pskov voit naître une école de peinture qui s'émancipe de l'héritage byzantin en jouant sur les couleurs franches. De son côté, Tver, plus fidèle à la tradition, renouvelle toutefois la narration et met en valeur toutes les nuances d'une même couleur.Mais une ville, Moscou, a émergé durant ces périodes. Influente et conquérante, elle soumet les autres centres pour former la Moscovie. Nous sommes au XVe siècle. Un grand artiste va mettre tout son talent au service de la fresque et de l'icône : André Roublev, moine au monastère Saint-Andronic de Moscou.La première fois que l'on cite son nom, c'est lorsqu'il travaille aux fresques de l'église de l'Annonciation du Kremlin de Moscou. Il possède une telle influence qu'un concile imposera que les images peintes le soient en partie sur ses modèles. Une de ses oeuvres iconiques les plus célèbres est « la Trinit頻. Elle est d'une audace troublante dans la représentation d'une figure liturgique.Si l'on ne peut pas voir cette icône trop fragile dans l'exposition, on doit en revanche admirer son « oklad », cette carapace en or qui recouvre l'oeuvre en ne laissant paraître que les visages et les mains. Cette pièce exceptionnelle est aussi chargée de diamants, d'émeraudes, de rubis et de saphirs. Arrive Ivan le Terrible. Il règne sur une Russie unifiée. Et Moscou devient « la Troisième Rome ». C'est le seul État orthodoxe qui subsiste depuis la chute de l'Empire byzantin. On rassemble dans les églises du Kremlin les reliques. L'Église russe accède au rang patriarcal. Il y a, désormais, d'un côté le Tsar et de l'autre le Patriarche. Dans les ateliers du Kremlin, les meilleurs artistes créent à la gloire de l'un et de l'autre. Un art de cour est en train d'éclore. On s'inspire des techniques occidentales sans omettre le goût pour l'Orient et l'arabesque. L'art de l'icône frôle parfois le maniérisme.Les iconostases sont de plus en plus imposantes. L'une des plus célèbres est celle de Saint-Cyrille du lac Blanc. C'est une cloison recouverte d'icônes qui sépare le sanctuaire de la nef. Après des temps troubles durant le règne de Boris Godounov, il faut attendre le premier des Romanov, Michel, pour qu'une nouvelle impulsion soit donnée à l'art russe. Dans le chemin sinueux qui conduit cet art jusqu'à Pierre le Grand, on passe par les ateliers des Stroganov qui développèrent notamment la broderie et au XVIe siècle une peinture qui se distingue par une certaine élégance maniériste. Ce qui va mener à l'art du portrait et un certain bouleversement de la peinture d'icônes avec l'intrusion du baroque.Avec l'arrivée de Pierre le Grand, la Russie entre dans l'ère moderne. Saint-Pétersbourg devient la capitale, l'art plus occidental. Artistes et architectes européens sont convoqués pour la gloire artistique de la nouvelle Russie. Une page est tournée.Sainte RussieL'art russe, des originesà Pierre le Grand L'histoire de la Russie permet d'appréhender l'âme russe. Et de découvrir dans cette exposition, à travers 400 oeuvres, un véritable art sacré.
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