Barry Callebaut veut attirer les chefs cuisiniers

Pour les années à venir, Barry Callebaut a de fortes ambitions. Le premier fabricant mondial de chocolat (3,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 40 % du marché industriel du chocolat) prévoit de 6 à 8 % de croissance de ses ventes annuelles d'ici à 2012. Une progression en ligne avec celle de 7,8 % enregistrée sur le dernier semestre, de septembre à février. Mais c'est sur ses marges que le groupe suisse a souffert depuis six mois, son résultat opérationnel chutant de 4,5 %. Du coup, le nouveau patron, Juergen Steinemann, arrivé il y a sept mois, veut mettre l'accent sur son activité « gourmet » de chocolat à destination des grands chefs cuisiniers, là où les marges sont trois fois supérieures que dans l'activité classique à destination des industriels. « Cette branche ne représente que 13 % de nos ventes mais progresse de 18 % au dernier semestre et devrait encore accélérer », déclare le pdg. La France en est le centre névralgique, notamment via sa marque Cacao Barry. Pour la promouvoir, Barry Callebaud forme les chefs dans 14 « Chocolate Academies » à travers le monde, sponsorise la « World chocolate master » tous les deux ans et étend son club des ambassadeurs de la marque. « L'ambition est de développer leur créativité et de les familiariser à nos produits », explique Philippe Janvier, coordinateur pour la France, qui multiplie aussi les offres de produits prêts-à-vendre ou prêts-à-l'emploi, comme les articles de décoration, plus valorisés que le simple cacao.Cap sur les pays émergentsEn parallèle, le groupe cherche à accroître ses ventes en volumes en devenant le sous-traitant de grandes sociétés type Nestlé, Mars ou Kraft. Pour le moment, ses cinq plus gros clients délèguent 12 % de leur production. Mais le potentiel de croissance de l'activité est de 20 % à 40 % dans les cinq ans. « Eux peuvent ainsi se focaliser sur le marketing et sortir les achats de matières premières de leur bilan, tandis que nous pouvons créer des synergies de production entre plusieurs clients », détaille le patron. Enfin le groupe se tourne vers les pays émergents, qui représentent déjà 17 % de ses ventes. L'an dernier, trois nouvelles usines ont ouvert en Chine, au Mexique et au Brésil. Ne reste plus qu'à convaincre les Chinois des bienfaits du chocolat. « Pour le moment, les Asiatiques n'en consomment que 100 grammes, contre 7 kilos pour un Français et 12 pour un Anglais. S'ils passaient à 200 grammes, il faudrait augmenter nos capacités de production mondiale de 66 % », s'émerveille-t-il soudain. Sophie LécluseAFP
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