L'économie britannique sous la menace d'une rechute

La première priorité sera de réduire le déficit et de restaurer la croissance économique » : lu par la reine d'Angleterre ce mardi, le discours de politique générale du gouvernement britannique n'a laissé guère d'ambiguïté sur l'arrivée de la rigueur. Après le premier plan d'économies budgétaires de 7,2 milliards d'euros annoncé lundi, d'autres mesures sont à venir, à commencer par le budget d'urgence qui sera présenté le 22 juin.Le problème est qu'en même temps, la croissance n'est guère au rendez-vous. Le PIB au premier trimestre n'a augmenté que de 0,3 %, selon le chiffre publié ce mardi. Plus inquiétant : l'un des principaux soutiens de la croissance au premier trimestre est venu du secteur public, qui a crû de 0,5 %, tandis que la consommation, elle, a stagné, la contribution du commerce extérieur demeurant négative.Avec la rigueur à venir, les économistes s'interrogent sur les risques d'une rechute économique, avec un scénario cauchemardesque d'une croissance en « W ». « Les coupes dans le secteur public provoqueront une croissance molle », avertit Benjamin Williamson, économiste au Centre for Economic and Business Research, qui prévoit une croissance de 1,1 % cette année.Les réductions des dépenses budgétaires arrivent-elles trop tôt ? Vince Cable, désormais ministre des entreprises libéral-démocrate, qui avait fait campagne contre des mesures de rigueur dès cette année, affirme qu'il a changé d'avis à cause de la tempête dans la zone euro. « Nous devions réagir. Sinon, il y a un risque très réel qu'une crise financière majeure nous tombe dessus. »Le problème est cependant compliqué par l'inflation, qui atteint 3,7 % sur un an (et même 5,3 % en comptant l'immobilier). Soit un niveau très au-delà de l'objectif de 2 % de la banque d'Angleterre, qui pourrait être contrainte d'augmenter ses taux d'intérêt. La secousse serait alors violente, impliquant un resserrement budgétaire et monétaire. Pour l'instant, la Banque d'Angleterre affirme que l'inflation est due à des facteurs exceptionnels (hausse du pétrole, de la TVA, chute de la livre sterling...). Mais c'est une menace de plus sur une économie britannique qui demeure très fragile.
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