La CGPME conteste en justice la prééminence du Medef sur le ...

Ce n'est pas un mystère. Les relations ne sont pas toujours au beau fixe entre le Medef et la CGPME. Mais la tension vient de monter d'un cran, en prenant une tournure judiciaire. Début juillet, la CGPME a déposé une requête devant le Conseil d'Etat pour contester la répartition des sièges patronaux dans les instances paritaires régionales de Pôle emploi. Sous ses airs techniques, cette démarche devant les juges est une véritable déclaration de guerre à l'encontre du Medef. Avec cette requête que « La Tribune » s'est procurée (lire ci-dessous), la CGPME rompt avec un « gentleman agreement » du monde patronal accordant au Medef trois places lors de la répartition des sièges dans les instances paritaires quand les « petites » organisations se contentent d'un représentant chacune. Cette fois, dès la création de Pôle emploi en 2009, l'organisation dirigée par Jean-François Roubaud a souhaité, dans certaines régions, asseoir cette répartition sur son poids réel et obtenir deux sièges. Refus du Medef. Après plusieurs mois d'échanges assez vifs, la CGPME a donc décidé de demander au Conseil d'Etat de trancher le conflit. Mise en sommeil pour cause de période électorale au Medef, la guerre reprend donc de plus belle entre les deux organisations patronales. Et leurs deux présidents. Certes, Laurence Parisot et Jean-François Roubaud font bonne figure lorsqu'ils se rencontrent en public, comme lors des sommets sociaux. Mais ils n'entretiennent quasiment aucun contact sur les dossiers d'actualité et ne ratent jamais une occasion de faire la promotion de leur organisation, voire à soupçonner la structure rivale d'avoir copié leur programme. Surtout, depuis plusieurs mois, ils se livrent à une bataille sans merci pour être l'organisation qui représente les PME. En organisant, en 2009, un événement autour de la « PME Attitude » la veille de la traditionnelle grand-messe annuelle de la CGPME, Planète PME, Laurence Parisot a passablement agacé Jean-François Roubaud. Qui, très vite, prend sa revanche en accueillant à deux reprises (en octobre 2009, puis en juin 2010) le chef de l'État, désireux de s'entretenir avec des « petits » patrons.En filigrane de ces chamailleries, se pose la question de la représentativité patronale. Qui, à l'inverse de celle des syndicats, n'est pas assise sur des résultats électoraux, mais sur la notion très floue d'influence. De plus en plus de voix - dans l'exécutif, les syndicats, mais aussi dans le patronat - s'élèvent pour en appeler à une remise à plat. Mais ni le Medef ni la CGPME ne sont prêts à s'engager sur ce terrain trop sensible. Le statu quo fait, en effet, consensus entre les deux organisations rivales. Qui savent trouver un terrain d'entente lorsque leurs intérêts sont en jeu. Leur récente alliance contre le projet de loi sur le dialogue social dans les TPE sur le dos de la troisième force du patronat, l'UPA (artisanat) l'a bien montré...
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