Angela Merkel en quête d'une nouvelle alliance

Le choix que feront les Allemands demain à l'occasion de l'élection du 17e Bundestag n'est pas aisé. La campagne insipide qui s'achève ne les aura guère aidés. La tactique de la chancelière Angela Merkel consistant à demeurer au-dessus de la mêlée, drapée dans sa robe de femme d'État, a contribué à limiter les débats. La grande coalition au pouvoir n'a pas permis de donner au duel entre la chancelière et son rival et vice-chancelier social-démocrate, Frank-Walter Steinmeier, le goût des luttes passées, par exemple en 2002 ou en 2005, où deux visions de l'Allemagne s'affrontaient. D'autant que ce duel est en grande partie factice : Angela Merkel devrait conserver son poste. Seule la question de la coalition de gouvernement reste ouverte : avec les Libéraux du FDP comme jadis Helmut Kohl ou une nouvelle grande coalition avec le SPD. La remontée annoncée dans les sondages de ce dernier, la subtile alchimie des coalitions et la complexité du système électoral ne devraient guère permettre demain soir d'avoir une réponse à cette question.déficit recordQuel qu'il soit, le nouveau gouvernement aura fort à faire. Très dépendante de ses exportations, l'Allemagne a été frappée de plein fouet par le recul de la demande mondiale et l'État a dû intervenir tous azimuts pour sauver ce qui pouvait l'être, notamment dans les secteurs bancaires et automobiles. Mais, du coup, le déficit du budget fédéral devrait atteindre l'an prochain le niveau record de 86 milliards d'euros contre 11,5 milliards en 2008 ! La question des finances publiques risque d'être une des plus brûlantes de ces quatre prochaines années. Or il n'est pas sûr que le nouveau gouvernement ait toute la marge de man?uvre souhaitée. La légère reprise du PIB au deuxième trimestre (+ 0,3 %) est source de beaucoup d'espoir. Mais sans une reprise vigoureuse de la demande mondiale, l'industrie allemande va se stabiliser à un faible niveau. Et le recours au travail partiel, qui a amorti l'effet de la crise sur l'emploi, pourrait se muer en licenciements. La Bundesbank a évoqué 4,5 millions de chômeurs l'an prochain, un million de plus qu?aujourd'hui. Dans ce cas, la consommation tiendra-t-elle ? Le rebond est donc fragile. Nul doute alors que le gouvernement devra oublier les promesses électorales. Décidément, les Allemands vont voter demain dans le brouillard.
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