Fillon se rassure en chef de la majorité

exécutifFrançois Fillon, le retour. À six mois des élections régionales, le Premier ministre a profité des journées parlementaires de l'UMP au Touquet pour se poser au point d'équilibre entre l'Élysée et la majorité. Et tenter aussi de retrouver une autorité quelque peu malmenée en cette troisième rentrée du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Institutionnellement chef de la majorité, le Premier ministre reste très populaire parmi des élus de l'UMP parfois frondeurs. Hier, il a donc pu leur lancer un rappel à l'ordre : « Pour moi, il n'y a pas le gouvernement d'un côté et la majorité de l'autre. Dans notre Ve République, il ne peut y avoir l'exécutif et le législatif qui tirent à hue et à dia. »2010, « année décisive »S'il a reconnu le « devoir d'initiative » des parlementaires, défendu avec vigueur par le président du groupe UMP de l'Assemblée, Jean-François Copé, François Fillon a estimé que ministres et élus étaient « collectivement responsables de la mise en ?uvre du projet présidentiel », avant de lancer : « Entre nous, il n'y a donc pas de contre-pouvoirs. » « Notre unité et notre solidité seront l'une des conditions du redressement national », a-t-il martelé en faisant de 2010 une « année décisive ».Ces dernières semaines, la cohésion de la majorité a été mise à mal par des divergences à répétition, sur la taxe carbone, l'abandon des tests ADN pour les candidats au regroupement familial ou la fiscalisation des accidents du travail.L'UMP, notamment au Sénat, s'inquiète aussi des projets de réforme des collectivités territoriales. « Ça va secouer », a reconnu François Fillon en rappelant que le projet allait instaurer un mode de scrutin majoritaire à un tour pour la désignation des futurs conseillers territoriaux, qui seront au total 3.000 contre les 6.000 conseillers régionaux et généraux d'aujourd'hui.Fin août, le chef du gouvernement avait subi un camouflet lorsque Nicolas Sarkozy l'avait publiquement contredit sur les arbitrages de la taxe carbone. François Fillon a choisi un cadre militant, un meeting jeudi soir au Touquet, pour rassurer la majorité sur ses liens avec le chef de l'État. « Les Français [?] ont compris qu'il n'y avait aucune possibilité d'introduire un coin au sein de l'exécutif », a-t-il souligné, rappelant l'époque où, « quand ça devenait trop difficile, quand il y avait trop de monde dans la rue, un président de la République gentiment tirait le tapis sous les pieds du Premier ministre et du gouvernement ». n
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