« ? Je cherche le bon partenaire pour une fusion en 2011 ? »

L'Algérie vous réclame 600 millions de dollars d'arriérés fiscaux : cherche-t-on à vous faire sortir du pays ? Pourriez-vous vendre, à Vivendi par exemple ?Il y a un vrai changement de climat en Algérie, où les investissements étrangers ne sont plus bienvenus. C'est dommage, car nous avons apporté de la technologie et des emplois. Nous sommes fiers de Djezzy [la marque d'Orascom Telecom Algérie, le premier opérateur mobile du pays, Ndlr], c'est une des plus belles success stories d'Orascom et de l'Algérie. Nous n'avons aucune intention de sortir du pays. Nous avions déjà subi une campagne médiatique féroce en 2003, nous avons survécu. Vivendi a déjà manifesté son intérêt par le passé [le groupe français a démenti en août dernier discuter du rachat d'Orascom Telecom Algérie, Ndlr], tout comme des hommes d'affaires algériens. Djezzy n'est pas à vendre.La situation semble bloquée avec France Télécome;lécom en Égypte. Allez-vous céder vos parts dans Mobinil ?Non, je ne suis pas prêt à sortir de MobiNil, dans mon pays d'origine. Si j'étais légalement forcé à vendre mes parts, je le ferais. Si le prix proposé par France Télécome;lécom était juste, j'envisagerais la question.En France, vous avez renoncé à être candidat à la 4e licence de téléphonie mobile. Souhaitez-vous toujours vous implanter dans l'Hexagone ?On pourrait dire, comme dans la Bible, qu'il est plus facile de faire passer un chameau dans le chas d'une aiguille que d'entrer sur le marché français ! J'en ai toujours le souhait mais je pense de plus en plus que c'est difficile. Sur la 4e licence, le climat et les conditions n'étaient pas favorables. Il y avait trois problèmes : le déploiement des antennes n'était pas assuré, le prix n'était pas bon marché et la déclaration de M. Sarkozy n'était pas encourageante. La France est une économie très protégée, et c'est un euphémisme?Pourriez-vous prendre pied en France par une acquisition, de Bouygues Telecom ou d'Iliad ?Nous n'avons pas de discussions avec Bouygues au sujet de Bouygues Telecom. Nous serions intéressés s'ils avaient l'intention de vendre. Je crois toutefois que cette crise rend plus difficile d'acheter et de vendre pour tout le monde. Quant à Iliad, j'admire beaucoup son fondateur Xavier Niel, c'est un entrepreneur, un peu comme moi. Nous avons discuté de partenariat mais pas de transaction.Pourriez-vous alors négocier un accord d'opérateur virtuel (MVNO) en France ?Comme il existe une communauté importante de personnes originaires d'Afrique du Nord en France, cela pourrait être une bonne idée de viser cette cible. Mais ce serait une activité de second rang. Ce serait comme partir acheter une Mercedes et revenir avec une bicyclette !Vous semble-t-il donc impossible d'entrer sur le marché français ?Impossible, on ne sait jamais, Dieu a ses propres voies ! Je ne vois aucune opportunité actuellement en France. Peut-être que je pourrai m'implanter en France un jour, à la faveur d'un mouvement de consolidation. Mais comme le montre le rachat de GVT au Brésil par Vivendi, il y a une forte demande pour les actifs télécoms dans les pays émergents. La consolidation est inévitable dans les télécoms.Vous envisagez une fusion d'ici à 2011. Avec quel type d'acteur ?J'exclus les gros opérateurs tels que AT&Tmp;T, Vodafone, Telefonica, China Mobile, je serais trop dilué et les synergies seraient limitées. En revanche, avec des acteurs plus petits ? il y en a six ou sept, dans les pays émergents mais aussi en Europe ?, les synergies se chiffreraient en milliards de dollars avec l'ensemble de mes actifs télécoms, c'est-à-dire Weather Investments [qui contrôle l'opérateur mobile Wind en Italie et en Grèce et détient 52 % d'Orascom Telecom, Ndlr].Une fusion ferait-elle du sens avec un acteur national tel que Bouygues Telecom ?Pourquoi pas. Cela renforcerait notre présence en Méditerranée, améliorerait nos possibilités d'itinérance, il y aurait beaucoup de synergies.Pourquoi venez-vous de céder la présidence exécutive ?J'ai fondé ce groupe en partant de rien, cela a été éreintant ! J'ai 55 ans, il faut un nouveau souffle pour créer de la valeur dans un environnement en moindre croissance, quelqu'un de jeune, de moins sensible que moi, car Orascom Telecom, c'est mon bébé ! Khaled Bichara (39 ans) assure ce poste désormais. Je veux me concentrer sur la fusion dans les deux ans qui viennent. Cela prend du temps de trouver le bon partenaire. Il ne faut pas se tromper dans un mariage, sinon on le paie toute sa vie ! nIl est plus facile de faire passer un chameau dans le chas d'une aiguille que d'entrer sur le marché français !
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