« ? Pro ? » et « ? anti ? » Google Livres affûtent leurs arguments

NumérisationLa commission chargée par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, de plancher sur la numérisation des fonds de la Bibliothèque nationale de France (BnF) et du patrimoine, n'avait pas prévu d'audition publique. L'Assemblée nationale s'en est chargée. La commission des Affaires culturelles a réuni hier de nombreux acteurs privés et publics de ce dossier pour une table ronde. Y compris Marc Tessier, dont le rapport est attendu rue de Valois le 15 décembre.Entre Google, éditeurs, auteurs, administration, etc., les points de vue des protagonistes semblent irréconciliables. Sans compter l'opposition perceptible entre le président de la BnF, Bruno Racine, et son prédécesseur, Jean-Noël Jeanneney. « Je suis dans les habits de Panoramix mais je n'ai pas encore trouvé la recette de la potion magique », a confessé Marc Tessier. Sans dévoiler les pistes envisagées par sa commission, il a affirmé qu'« il serait regrettable d'entrer dans des durées trop longues d'engagement avec des partenaires privés ». Google a conclu avec une trentaine de bibliothèques dans le monde des accords, d'une durée de vingt-cinq ans pour certains, pour numériser leurs fonds.Pour Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre, numéro deux mondial de l'édition, « il ne faut surtout pas signer avec Google ». Alors qu'il doit être auditionné ce jeudi par la commission Tessier, il a réaffirmé que les éditeurs ne devaient pas permettre « à Google de reprendre gratuitement nos contenus, ce qui est en train d'épuiser la presse ».Pour Jean-Noël Jeanneney, auteur de « Quand Google défie l'Europe », « la grande menace », c'est la numérisation de livres en vrac. « Avoir accès à tout, c'est n'avoir accès à rien. Le classement, essentiel, ne doit pas être entre les mains d'une seule entreprise. » Bruno Racine estime au contraire que dans la numérisation, « l'étage de base ne doit pas être limité par une classification a priori, ce n'est qu'au dessus que des dispositifs de choix sont organisés ».dilemmePhilippe Colombet, responsable de Google Livres en Europe, très attaqué hier, s'est contenté d'interroger les éditeurs français et européens : « Vous critiquez le règlement négocié aux États-Unis [entre éditeurs américains et Google, Ndlr], mais que proposez-vous ? » Selon lui, Google a proposé à la BnF un accord qui prévoit de mettre à la disposition de Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, les ouvrages tombés dans le domaine public qu'il a numérisés. Le débat illustre le dilemme entre le risque de « privatisation du domaine public » et celui de « laisser les Européens défavorisés par rapport aux Américains » dans l'accès à la culture en ligne, selon Javier Hernandes-Ros, représentant de la Commission européenne. Jean-Baptiste Jacqu
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