Les Catalans veulent s'émanciper fiscalement de l'Espagne

Les sondages donnent le parti conservateur catalan CiU gagnant des élections locales qui auront lieu dimanche, six mois avant que les autres communautés autonomes n'organisent leur propre scrutin en mai 2011. Alors que les marchés financiers s'alarment de la situation des finances publiques dans le sud de l'Europe, ce parti « nationaliste » revendique plus d'autonomie fiscale. C'est une de ses propositions phare et, selon un sondage mené pour le quotidien catalan « La Vanguardia », 65% des Catalans y sont favorables. Un bon point pour le leader de CiU, Artur Mas, qui, dans une réponse écrite à « La Tribune », conditionne une éventuelle réforme en ce sens (qui devrait être approuvée par les députés nationaux), « à une grande unité d'action en Catalogne : les partis politiques, les institutions, les syndicats et les organisations patronales, et toute la société civile ». Autre discours Le « Concert économique » ou Pacte fiscal consiste à permettre à une région de collecter et gérer l'intégralité des impôts et de n'en reverser ensuite qu'une partie à l'État central. La Navarre et le Pays Basque en jouissent déjà. Montserrat Tura, numéro deux sur la liste socialiste catalane qui ne soutient pas cette mesure, a expliqué à La Tribune qu' « au moment de la Constitution de 1978, la Navarre et le Pays Basque ont conservé le concert économique, un de leurs droits historiques, tandis que la Catalogne a maintenu sa tradition juridique ». Chez les indépendantistes de gauche ERC, le discours est tout autre : « On aurait dû, à l'époque, négocier le concert économique pour nous aussi », regrette Anna Simó, numéro trois sur la liste d'ERC. Le régime de droit commun auquel est soumise actuellement la Catalogne lui permet de gérer 50 % de l'impôt sur le revenu et de la TVA ainsi que 58 % des taxes spéciales. « Peu à Peu, nous nous rapprochons de la gestion pleine des impôts. Mais cela ne concernera que les ressources liées aux services que nous gérons, soit entre 75 % et 80 % des impôts », commente Montserrat Tura. En contrepartie, les régions sont responsables de services publics comme la santé et l'éducation. Ces missions compliquent les réductions de dépenses nécessaires pour ne pas franchir la limite de 2,4 % de déficit régional fixée avec l'État au printemps dernier. Pour autant, actuellement, seules deux d'entre elles ne semblent pas à même d'y parvenir. Pour rassurer les marchés, les communautés ont par ailleurs accepté mercredi de rendre publique leur exécution budgétaire tous les trimestres à partir de 2011. La crise de confiance envers l'Espagne sur les marchés oblige. Gaëlle Lucas, envoyée spéciale à Barcelone(Lire également P. 35)
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