PME : menaces sur le financement

Le financement des PME françaises est-il menacé ? L'inquiétude est en tout cas montée d'un cran chez les patrons des petites et moyennes entreprises. En manque chronique de capitaux depuis plusieurs décennies, ces derniers craignent que la source de fonds propres provenant du capital-investissement ne se tarisse dans les mois qui viennent. Dans le cadre du vote du budget 2011, l'Assemblée nationale a en effet adopté une série de mesures susceptibles de remettre en question la force de frappe financière des investisseurs en France. Plus précisément, ce sont les fonds d'investissement de proximité (FIP) et les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) qui sont concernés. Depuis le milieu des années 2000, ces véhicules, qui permettent à leurs souscripteurs de bénéficier d'un avantage fiscal, sont devenus l'un des principaux pourvoyeurs en capital, sinon le principal, des PME hexagonales non cotées. Au premier semestre, près de 40 % des sommes investies dans les petites entreprises provenaient des FIP et des FCPI, d'après l'Afic.Or, leur capacité d'investissement vient de subir un sérieux coup de rabot. A partir du 1er janvier prochain, une entreprise ne pourra plus recevoir plus de 1,5 million d'euros par an de la part de ces fonds. Avec la mise en place de ce plafond, Bercy a voulu anticiper les futures règles que Bruxelles imposera. « Incompréhensible »Seul hic, l'écrasante majorité des investissements réalisés par ces acteurs dépasse cette somme. « C'est le cas de 85 % des opérations en capital-risque », s'alarme Niels Court Payen, le directeur général d'A Plus Finance. « Il faut s'attendre à un véritable manque en 2011 pour les PME. » Avant d'ajouter : « Qu'un système aussi performant que celui des FCPI soit l'objet d'attaques répétées depuis trois ans et, maintenant, soumis à de nouvelles contraintes est incompréhensible. »Et d'autres évolutions sont à attendre. Les parlementaires ont également décidé de réduire les avantages fiscaux procurés par les fonds FIP et FCPI. Ce qui devrait rendre ces produits moins attractifs pour les épargnants français et, in fine, réduire leur dotation. Sans compter que les investisseurs se relèvent à peine de la disposition prise en début d'année réduisant le délai légal qui leur est accordé pour investir. « Le gouvernement pousse pour la création d'un fonds européen de capital-risque. C'est la démonstration du besoin pressant de financement des PME, alors que le plafonnement de l'investissement est plus que préoccupant », remarque Hervé Schricke, le président de l'Afic. Et de conclure : « Il est urgent de trouver des alternatives. »
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