Xinmao, prédateur opaque, veut s'imposer en Europe et bouleverser le secteur du câble

« Nous refusons désormais tout commentaire, il existe très peu d'informations au sujet de cette société et je ne peux pas vous aider davantage ». Le siège néerlandais de la société de conseil en fusions et acquisitions Catalyst Advisors n'a plus l'intention de communiquer au sujet de son client Xinmao, l'énigmatique groupe chinois qui a créé la surprise cette semaine en lançant une offre valorisant le spécialiste néerlandais du câble Draka à hauteur de 1 milliard d'euros. « Même la direction de Prysmian, le groupe italien qui reste en lice pour la reprise de Draka après que le français Nexans a renoncé à sa propre offre, n'avait jamais entendu parler de Xinmao », indique un responsable proche des négociations. « Nous ne les avons pas vu venir non plus, mais cela n'a rien de surprenant », remarque le siège de Nexans. « En Chine, nous sommes spécialisés dans les produits à forte valeur ajoutée destinés aux secteurs ferroviaire et nucléaire, alors qu'il y existe plusieurs milliers d'acteurs dans le câble », ajoute son directeur de la communication, Jean-Claude Nicolas. 30.000 employésXinmao Group est à peine plus connu du public chinois que du public français. Ce groupe privé sorti de l'ombre il n'y a même pas une semaine a été fondé par un ancien lieutenant de l'armée de l'air en 1992. L'entreprise de Tianjin emploie 30.000 personnes d'après les quelques données disponibles sur son site. Sa maison mère détient 44 filiales. Ses activités couvrent les « fibres optiques, la fabrication de câbles, l'immobilier industriel, les infrastructures, les mines et l'énergie éolienne », se contente d'indiquer Xinmao. L'entreprise affirme bénéficier du soutien du gouvernement local et d'une banque chinoise non identifiée. Xinmao dispose d'une seule filiale cotée à Shenzhen : Tianjin Xinmao Science & Technology qui a réalisé un profit de 6,2 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 88,3 millions d'euros l'année dernière. S'emmurant dans leur silence, Xinmao et Catalyst Advisors renvoient vers la société de communication SVP. « Il nous est impossible à ce stade de divulguer plus d'informations, mais nous espérons le faire prochainement », assure l'un de ses patrons, Kees Jongsma. « L'intervention d'un groupe chinois dans la consolidation du secteur n'est pas illogique compte tenu des besoins de la Chine dans les câbles pour les secteurs de l'énergie et de communication dans lesquels Xinmao semble plus présent », note Jean-Claude Nicolas. « Ce n'est pas parce qu'on ne connaît pas cette entreprise que son offre n'est pas sérieuse », ajoute-t-il. Éric Chalmet et Virginie Mangin
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