Les Vingt-Sept n'investissent pas assez dans l'éducation

europeVoilà des chiffres qui pourraient être fort utiles à Christine Lagarde mardi prochain, lorsqu'elle viendra défendre devant ses homologues de l'Eurogroupe le « grand emprunt » cher à Nicolas Sarkozy. Un bilan des réformes des systèmes éducatifs depuis 2000 montre que l'Europe en général et la France avec elle sont très en deçà des objectifs qu'elles s'étaient fixés en matière d'éducation et de formation. L'investissement hexagonal a même nettement reculé depuis 2000. La France, jadis exemplaire, est presque tombée au niveau de la moyenne européenne (5 % du PIB), où elle côtoie le Royaume-Uni, mauvais élève au début du millénaire, qui, lui, a suivi une pente ascendante. Le commissaire à l'Éducation, Maros Sefcovic, a tendu hier la perche à Christine Lagarde. « La pression fiscale est là et nous avons des débats difficiles sur les stratégies de sortie. Mais lorsqu'on en vient à parler d'éducation et de formation, il faut se comparer à nos concurrents dans le monde. Or, si nous ne sommes pas mauvais, nous ne sommes pas les meilleurs », a-t-il dit, annonçant des « recommandations fortes de la Commission pour pousser les dépenses d'éducation aussi haut que possible ».mauvais indidateursLe bilan dressé par Bruxelles n'est guère rassurant. Sur les cinq indicateurs censés mesurer la capacité de l'Europe à devenir « l'économie basée sur la connaissance la plus compétitive du monde » en? 2010, un seul affiche des résultats à la hauteur de cette ambition. Les diplômés en mathématiques, en sciences et en technologie sont en effet nettement plus nombreux qu'au début du millénaire (+ 33 % en huit ans). En matière de formation tout au long de la vie, en revanche, les progrès stagnent depuis 2004. Un Européen en activité sur dix en bénéficie (en France, 7 % seulement). Bruxelles fixait la barre à 15 %. Par ailleurs, 15 % des jeunes Européens interrompent leur formation entre 18 et 24 ans. En 2000, les ministres de l'Éducation estimaient qu'il aurait fallu qu'ils soient 9 sur 10 à poursuivre dans le supérieur. Le dernier indicateur, lui, fait plus froid dans le dos : un quart des enfants de 15 ans ne comprennent pas ce qu'ils lisent. En 2000, ils n'étaient « que » 1 sur 5. n
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