Le médiateur du crédit est-il condamné ?

Tic-tac tic-tac… Le compte à rebours sera bientôt achevé. Dans quelques jours, le 31 décembre exactement, la médiation du crédit ne sera plus si l’accord de place qui encadre cette fonction n’est pas reconduit.Signé entre la Fédération bancaire française représentant les établissements bancaires français et étrangers implantés en France, la Banque de France, l\'Institut d\'émission des départements d\'outre-mer (IEDOM) et l’Institut d\'émission d\'outre-mer (IEOM) et l\'Etat, cet accord a été signé pour la première fois en novembre 2008. René Ricol fut le premier médiateur du crédit, remplacé en septembre 2009 par Gérard Rameix.Cet accord formalise l\'organisation et le fonctionnement de la médiation du crédit aux entreprises. Il reprend l\'ensemble des accords conclus depuis le lancement du dispositif pour faciliter l’accès des entreprises à la médiation, assurer un traitement harmonieux et pragmatique des dossiers et identifier les solutions adaptées aux difficultés de financement des entreprises. \"Bien sûr, un autre accord pourra toujours être signé courant 2013. Mais que de temps perdu pour les entreprises...\", regrette une source proche du dossier.Quatre ans d’existenceAvec la médiation, le gouvernement de François Fillon espérait assouplir les relations entre les entreprises et leurs partenaires financiers et éviter ainsi le blocage complet de l’accès au crédit bancaire, deux mois après la faillite retentissante de Lehman Brothers. Depuis le départ de Gérard Rameix le 1er août, date de sa nomination à la présidence de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le nom de son successeur est connu. En attendant, les équipes continuent de remplir leur mission. Selon nos informations, en novembre 2012, 382 entreprises ont saisi la médiation du crédit, 277 dossiers ont été acceptés, ce qui a permis de conforter 115 entreprises dans leur activité. Ainsi, la médiation a permis de préserver ou de conforter 1.338 emplois le mois dernier.Près de 300.000 emplois préservés !Depuis le lancement du dispositif, ce sont 30.196 dossiers qui ont été acceptés en médiation, soit 81% des dossiers déposés. L’action de la médiation a permis à 16.501 entreprises de poursuivre leur activité et de préserver 291.314 emplois !Comment expliquer cet « oubli » de la part du gouvernement qui a déjà énormément tardé à nommer un successeur à Jean-Claude Volot à la tête de la médiation des relations interindustrielles ? Celui-ci a démissionné le 30 août. Pierre Pelouzet n’a été nommé que le 22 novembre par décret médiateur des relations inter-entreprises, auprès du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. La situation des entreprises françaises est-elle si enviable actuellement ? Les dernières enquêtes de conjoncture sont peu rassurantes. Cette hypothèse est donc écartée.Une bataille d’égos ?Est-ce le résultat d’un conflit de personnes ? Peut-être. La médiation est placée auprès de Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et des Finances et d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Or, il est de notoriété publique que les relations sont parfois tendues entre les deux hommes. Il faudrait donc que les deux ministres s’entendent et arbitrent dans le même sens  - François Drouin, le directeur général d\'OSEO plaisait aux deux ministres mais celui-ci a refusé le poste et préféré accepter la vice -présidence de la Banque  publique d\'investissement (BPI) - sauf si Pierre Moscovici décide d’avoir le dernier mot, considérant qu’Arnaud Montebourg a déjà eu le privilège de nommer Pierre Pelouzet. En attendant, on s’inquiète à la médiation et surtout, dans les entreprises.  
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