Novartis se choisit un patron issu de la grande consommation

Après GSK, Roche et Sanofi-Aventis, Novartis change de tête. C'est Joe Jimenez qui prend les rênes opérationnelles du troisième groupe pharmaceutique mondial, en lieu et place de Daniel Vasella. Président du comité de direction depuis la fusion avec Ciba-Geigy en 1996, ce dernier dirigeait jusqu'à présent les activités du laboratoire. Mais, à 56 ans, il cumulait deux fonctions puisqu'il présidait aussi le conseil d'administration depuis 1999. Il ne conservera que ce second mandat. Son retrait se fait sur fond de résultats supérieurs aux attentes (lire ci-dessous), salués par les marchés : l'action Novartis a fini la journée en hausse de 2,06 % ce mardi.Le nom de son successeur est plus inattendu. Joe Jimenez souffle la place à Jörg Reinhardt, 55 ans, jusqu'ici directeur opérationnel (COO), qui quitte le groupe. « Il n'y a là rien de personnel », a cru bon de préciser Daniel Vasella. L'arrivée de ce nouveau patron, âgé de 50 ans, est symbolique. De nationalité américaine, il dirigeait depuis deux ans la division pharmacie du laboratoire (54 % des ventes) mais est issu de l'univers de la grande consommation (Conagra, Heinz). Chez Novartis, il a débuté à la tête de la branche automédication. Faut-il y voir le prélude à une diversification tous azimuts du laboratoire suisse, qui vient de signer son plus gros mouvement hors de la pharmacie en acquérant 77 % du spécialiste des produits ophtalmiques (américain justement) Alcon pour près de 40 milliards de dollars ? « Je suis serein face à cette nomination. Joe Jimenez a su orienter nos activités pharmacie vers une plus grande attention aux patients et aux questions de pharmaco-économie [prix et remboursement des médicaments, Ndlr]. Il continuera ainsi », répond Éric Cornut, responsable Europe des activités pharmaceutiques de Novartis. Le nouveau patron hérite en tout cas d'un groupe qui s'est considérablement transformé en quinze ans, avec la vente d'activités de chimie fine, d'engrais, de nutrition et d'alimentation infantile (Gerber) et l'arrivée dans les vaccins (rachat de Chiron en 2006) et l'automédication.Nombreux défisPour autant, les défis ne manquent pas. À commencer par la polémique sur le prix proposé aux actionnaires minoritaires d'Alcon (23 % du capital) qui s'estiment lésés. Joe Jimenez devra aussi préparer son groupe à la perte dès 2011 du brevet du Diovan, son médicament vedette contre l'hypertension (6 milliards de dollars l'an dernier) et gagner la bataille des biosimilaires (lire ci-dessous). Parmi les nominations, David Epstein, qui dirigeait la division oncologie (cancers), prend la tête de la pharmacie. Novartis va aussi restreindre le comité de direction de douze à neuf membres, « dans un souci de simplification ». Pour 2010, il attend une hausse de 5 % des ventes (en monnaies locales), dont 5 % à 10 % pour la pharmacie, et une progression du résultat opérationnel.
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