Le chef de l'état s'oppose à la « stigmatisation » des musulmans

Nicolas Sarkozy a pris sa décision avant Noël, au moment où le débat sur l'identité nationale vacillait en raison des dérapages de quelques élus UMP. Et au moment où les représentants du culte musulman s'inquiétaient de ses conséquences ainsi que de la polémique sur la burqa.Le chef de l'État s'est donc rendu, mardi, au cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire, dans le Pas-de-Calais, où le carré musulman a été profané à trois reprises depuis 2007. « L'islam est aujourd'hui la religion de nombreux Français. Et notre pays, pour avoir connu non seulement les guerres de religion, mais aussi les luttes fratricides d'un anticléricalisme d'État, ne peut laisser stigmatiser les citoyens français musulmans », a dit Nicolas Sarkozy à l'issue de sa visite.« Je ne laisserai personne entraîner notre pays sur la voie de ces régressions ; la liberté de conscience et la liberté de culte sont des libertés fondamentales garanties par notre Constitution, tout comme la laïcité, qui est la condition à la fois de leur libre exercice et de l'autonomie de l'État », a-t-il ajouté.« La laïcité, c'est la reconnaissance par l'État de l'égale dignité des religions, dès lors qu'elles se conforment à nos lois, dès lors qu'elles se conforment à nos principes, dès lors qu'elles se conforment à nos valeurs », a insisté Nicolas Sarkozy, qui a effectué ce déplacement le jour même où la mission parlementaire pluraliste sur le port du voile intégral rendait son avis. Le chef de l'État a d'ailleurs cité parmi les valeurs de la République « la dignité irréductible de la personne et l'égalité absolue entre les hommes et les femmes ».résolution parlementaireLes parlementaires ont préconisé mardi une loi interdisant la burqa dans les services publics, transports compris. La mission plaide d'abord pour une résolution parlementaire, proclamant que « c'est toute la France qui dit non au voile intégral ». Même si le message politique est fort, une résolution n'a aucune valeur contraignante. Une loi interdisant de « dissimuler son visage » dans les services publics serait ensuite déclinée sous forme de circulaire.Mais le patron des députés UMP, Jean-François Copé, continue de réclamer une loi de prohibition dans tout l'espace public. Il déposera dans les prochains jours une proposition de loi prévoyant une amende de 750 euros. Quant au président du groupe socialiste de l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, il a considéré mardi l'abandon du débat sur l'identité nationale comme un « préalable » à l'adoption par le PS du projet de résolution sur la burqa.
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