Avions ravitailleurs américains : Northrop et EADS vont jouer la montre

Ira ou n'ira pas ? La question va rester en suspens encore un bon bout de temps, le consortium formé par l'américain Northrop Grumman et EADS, hésitant à se lancer pour concourir avec l'A330 multirole (MRTT) sur le mégacontrat portant sur la fourniture à l'US Air Force de 179 avions ravitailleurs (35 milliards de dollars). Le Pentagone devrait donc lanterner jusqu'au 10 mai, date de remise des propositions des industriels, pour savoir si le tandem se lance dans la compétition face à Boeing, qui va proposer le B767.Northrop, qui a la main sur ce dossier, et EADS ne semblent pas partis pour faciliter la tâche du Pentagone. Il faut dire que les relations ont été tendues ces derniers mois entre le ministère et les deux industriels sur la rédaction de l'appel d'offres. Les deux groupes ont estimé que le projet favorisait Boeing.Dans les mains des juristesEn outre, Northrop et EADS ont la possibilité de déposer un recours jusqu'à début mai. Le dossier est actuellement dans les mains des juristes de deux groupes. Une chose est sure, les deux partenaires n'iront qu'à la seule condition de disposer de véritables chances de gagner.Il est donc loin le temps où EADS s'était lancé dans la compétition pour uniquement faire baisser les prix de Boeing et donc réduire au minimum ses marges. Le contrat a déjà été cassé deux fois, la dernière fois en 2008 au détriment de l'A330 MRTT, qui avait remporté la compétition quelques mois plus tôt à la surprise générale, y compris d'EADS.Le B767 favoriTout va se jouer sur un article très controversé, qui, s'il était maintenu par le Pentagone, ferait certainement jeter l'éponge à Northrop. Ainsi, selon les deux partenaires, le ministère de la Défense américain mettrait seulement en concurrence les prix des avions au détriment de leurs caractéristiques techniques.Le B767, nettement plus petit et d'une ancienne génération partirait dans ce contexte largement favori face à l'A330 MRTT.Le nouvel appel d'offres s'est attiré les foudres du sénateur républicain de l'Alabama Richard Shelby, l'Etat où seraient construits les ravitailleurs EADS. Le texte « favorise clairement des avions plus petits et moins performants », a-t-il critiqué dans un communiqué.Enfin, chez EADS, on rappelle que Boeing a eu accès à la dernière offre d'Airbus après que l'américain a eu gain de cause pour déposer son recours. L'avionneur américain connaît ainsi parfaitement la structure des prix de son rival. Ce qui n'est pas le cas pour Northrop et EADS, qui, au titre de la réciprocité, ont fait la même demande que Boeing. Mais le ministère de la Défense américain a refusé.
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