Xavier Darcos à la peine

Début février, pour le lancement de sa campagne pour les régionales en Aquitaine, Xavier Darcos avait reçu le soutien de François Fillon. Après le Premier ministre, et jusqu'au 14 mars, de nombreux membres du gouvernement (Christine Lagarde, Jean-Louis Borloo, etc.) participeront à l'un des meetings de leur collègue de la Rue de Grenelle. Même si la région n'a quasiment aucune chance de tomber dans l'escarcelle de la droite, ces soutiens apportent un peu de réconfort à Xavier Darcos qui, dans ses fonctions de ministre du Travail, accumule les difficultés. La série noire a démarré le 16 février. Invité sur RMC, Xavier Darcos annonce qu'il veut « interdire les plans sociaux qui s'appuient sur le départ prématuré des seniors ». Sans jamais revenir en arrière, le ministre du Travail et son entourage s'emploient tout au long de la journée à minimiser la portée de ses propos : il ne s'agira que des entreprises en bonne santé, l'idée est en réflexion, mais rien n'est arbitré... Quelques jours plus tard, l'annonce, dans « La Tribune », du lancement d'un chantier de simplification du Code du travail suscite une levée de boucliers. Au lendemain du sommet social de l'Élysée, l'initiative unilatérale du ministère du Travail fait tousser au sommet de l'exécutif et dans les syndicats. « C'est au minimum une maladresse, au pire une faute politique », tranche Marcel Grignard, le numéro deux de la CFDT. Une critique reprise une semaine plus tard sur RTL par François Chérèque. Jean-Claude Mailly de Force ouvrière n'est pas plus tendre lorsqu'il estime qu'« en agissant ainsi, le ministre du Travail confirme son analyse très libérale des relations du travail ». Dernier coup dur, le retrait de la liste des entreprises considérées comme mauvais élèves en matière de stress, vingt-quatre heures à peine après leur publication sur le site Internet du ministère. Xavier Darcos avait pourtant fait du « name and shame » le noeud de son action en la matière. Depuis cette accumulation de bourdes, Xavier Darcos a choisi de faire profil bas. L'après-régionales dira si cette stratégie a suffi à sauver son maroquin ministériel. Deux éléments militent en sa faveur. Changer pour la troisième fois de ministre du Travail en dix-huit mois ferait mauvais genre, surtout à l'approche d'une réforme aussi sensible que celle des retraites. À condition de ne froisser personne dans les prochaines semaines...Agnès Laurent
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