Assemblée générale sous haute tension chez Renault

Assemblée générale à risques, vendredi 29 avril, pour Renault ? Houleuse en tout cas, même si les rapports de force étant ce qu'ils sont, celle-ci ne devrait pas a priori bouleverser les destinées de l'ex-Régie. Proxinvest a certes appelé lundi les actionnaires à ne pas approuver les comptes 2010 du constructeur ni renouveler le mandat du président du comité d'audit du groupe, après l'affaire de faux espionnage. Le cabinet de conseil aux investisseurs déplore dans un communiqué le « pouvoir incontesté d'un PDG incontrôlé », mais aussi « un actionnaire public aussi embarrassé qu'inefficace, des administrateurs et des commissaires aux comptes complaisants ». L'assemblée « risque d'entériner les fausses mesures annoncées par le conseil d'administration du groupe automobile : indemnisation lourde des cadres licenciés à tort et non repris, licenciement de trois personnes, envoi en mission au Japon de Patrick Pélata, lequel évidemment n'était pas le vrai responsable »... Une charge féroce.En pleine incertitudeTout juste convalescent au sortir de la crise, empêtré dans l'échec du « Renault contrat 2009 » et risquant d'être en retard dans la mise en route du nouveau plan « 2016 Drive the Change », ridiculisé sur la place publique, brutalement décapité par le départ de son directeur général délégué Patrick Pélata, le constructeur au losange se retrouve en pleine incertitude. Alors même que l'amertume gronde en interne, bien des salariés ne comprenant pas que le populaire Patrick Pélata paye les pots cassés quand le PDG Carlos Ghosn sauve sa tête. Malgré les critiques acerbes de l'État actionnaire, qui détient 15 % du capital.La succession du directeur général délégué est forcément d'actualité. Même s'il n'est pas sûr qu'elle soit annoncée à l'assemblée générale. Trois fidèles de Carlos Ghosn pourraient prétendre à la direction opérationnelle de Renault. Carlos Tavares, un centralien 52 ans, aujourd'hui vice-président exécutif de Nissan pour la zone Amériques, une région cruciale puisque le japonais y réalise une bonne partie des ses profits, figure en bonne place parmi les noms potentiels. Entré chez Renault en 1981, puis parti chez Nissan en 2004, il y a notamment supervisé la planification, le produit, les directions de programmes. Philippe Klein, ingénieur diplômé de l'École supérieure de physique-chimie de Paris né en 1957, a commencé la même année chez Renault avant de rejoindre, dès 1999, Carlos Ghosn chez le constructeur nippon. Fidèle parmi les fidèles du PDG, il est directeur général adjoint et directeur du plan, du produit et des programmes de Renault depuis septembre 2008. Il est membre du comité exécutif (CEG). Dominique Thormann, né en 1954, directeur financier de Renault et membre du CEG après avoir accompagné Carlos Ghosn chez Nissan, apparaît aussi sur les rangs.
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