La Thaïlande a déjà perdu plus d'un milliard d'euros

Les manifestations du Front uni de la démocratie contre la dictature (UDD) ou « chemises rouges » ont déjà causé un préjudice important à l'économie thaïlandaise. Les estimations varient selon les secteurs et les lieux concernés : Bangkok n'est pas la Thaïlande. À Phuket, par exemple, la situation est quasi normale. « C'est dommage car les avertissements des ambassades ne font pas la différence entre Bangkok et le reste de la Thaïlande  », déplore Andrew Whitaker chez Andara Resort Villas. « Mais nous avons beaucoup d'annulations en provenance de Hong Kong et Taiwan », précise-t-il.À Bangkok, la tension qui règne dans certains quartiers est palpable, et elle contraste avec l'atmosphère détendue qui règne d'habitude. Le tourisme est le plus touché : plus de 40 pays ont lancé des avertissements demandant à leurs ressortissants d'éviter la Thaïlande. Les hôtels et grands magasins à proximité de la zone occupée par les manifestants ont fermé leurs portes : les pertes commerciales sont estimées à 10 à 15 millions d'euros par jour. Le taux d'occupation des hôtels du centre de Bangkok se situe normalement aux alentours de 70 % en cette période de l'année, mais est tombé à 30 %, selon les estimations de la Thailand Hotel Association.impact sur l'hôtellerie...« L'impact est surtout perceptible pour le secteur du luxe et de l'hôtellerie, avec des nuances importantes selon les lieux. Je ne serai pas aussi pessimiste sur la croissance pour 2010 que certains économistes locaux. L'économie thaïlandaise est tirée à 65 % par les exportations, qui ne sont pas concernées pour l'instant. Certaines entreprises ont même du mal à tenir les cadences », estime Pascal Furth de la mission économique de Bangkok. Au mois de mars, les exportations ont bondi de 41 % sur un an, la plus forte croissance en dix-huit mois. Selon une prévision du Center of Economic and Business Forecast (CEBF), les pertes pourraient atteindre de 50 à 70 milliards de bahts (1,16 à 1,6 milliard d'euros), si les manifestations continuent jusqu'au 15 mai, date à laquelle les dirigeants de l'UDD ont annoncé qu'ils se rendraient à la police. Certaines estimations anticipent une révision à la baisse de 0,2 % à 0,5 % de la croissance de 4,5 % initialement prévue pour le PIB. Olivier Languepin, à Bangkok
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